Aéroport de Limoges: un escroc bien rôdé

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B.P. , modifié à
Le directeur d'aéroport au CV falsifié n'en était pas à son coup d'essai.

Jean-Philippe Olivier Gaillard n'a pas encore livré tous ses secrets. Il semblerait que l'ancien directeur de l'aéroport de Limoges a laissé des souvenirs aux quatre coins de la France, dans diverses professions.

Le Populaire du Centre a délivré quelques exemples des histoires racontées par cet homme licencié mardi par le directeur de la CCI après avoir appris que le passé, la formation et les diplômes qui lui avaient été présentés étaient des faux.

En Dordogne, Jean-Philippe Olivier Gaillard était connu comme pilote de Canadair, qui aurait notamment officié sur des feux de forêt à Marseille. Titulaire d'un bac F1 (technologique), il l'avait transformé dans son curriculum vitae en bac E (mathématiques et technique). Le début d'une carrière professionnelle iconoclaste.

Commissaire, pilote de ligne, mort au combat

Avec une fausse carte de police et un brassard, Jean-Philippe Olivier Gaillard se fait passer pour un commissaire divisionnaire à Villeneuve-sur-Lot en 1995. Puis il devient pilote de ligne, un métier choisi pour "se valoriser", comme il l'expliquera au tribunal en 1997.

Dans la région d'Agen, il se serait par la suite sérieusement engagé avec une jeune femme… avant de s'enfuir la veille du mariage. La raison ? L'armée l'appelle. Menant son plan jusqu'au bout, Jean-Philippe Olivier Gaillard imite l'écriture officielle de l'armée de l'air et envoie une lettre à sa belle-famille expliquant qu'il était "mort en mission" en 1996.

Lors du second procès, en appel, Jean-Philippe Olivier Gaillard avait prétexté avoir trouvé un emploi de cadre chez EDF pour ne pas se présenter à la barre.

Victime d'une femme

C'est finalement une femme, victime de l'usurpateur, qui a contacté le Populaire du Centre pour signaler ses agissements. "Il a mis des gens en grande difficulté et à chaque fois, il s'en est sorti", a-t-elle expliqué.

S'il la CCI l'a licencié, le procureur précise que la CCI de la Haute-Vienne n'a "pour l'heure pas déposé plainte". Il n'a été "informé de cette affaire que par voie de presse", ce qu'il juge "regrettable". Jean-Pierre Limousin, le directeur de la CCI a encore du mal à réaliser. "Personne n'a eu l'esquisse d'un début de soupçon. Il a totalement fait illusion", a-t-il expliqué, estimant avoir été victime d'"une vraie mystification comme on en voit dans les romans ou au cinéma".