A Toulouse, les habitants "ont peur"

La gare de Toulouse
La gare de Toulouse © MAXPPP
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avec Martin Feneau et Stéphane Place , modifié à
REPORTAGE - Après la tuerie, les riverains se montrent extrêmement vigilants.

Toulouse est "éteinte". La ville rose s'est réveillée, mardi, dans une atmosphère de recueillement. Mais malgré le dispositif de sécurité maximal, la crainte plane. Certains habitants ont confié à Europe 1 éviter de rester dehors.

L'alerte écarlate a été déclenchée lundi, en Midi-Pyrénées, par le président de la République, du jamais vu en France. A la gare de Toulouse, ville où a eu lieu le drame qui a fait quatre morts dont trois enfants, l'envoyé spécial d'Europe 1 a vu défiler - en l'espace de dix minutes - pas moins de deux voitures de police, deux gendarmes à moto, et un groupe d'agents SNCF armés. En plus du dispositif de sécurité, les policiers municipaux déambulent désormais avec une arme à la ceinture. Néanmoins, certains Toulousains restent anxieux.

Les habitants ont peur

"Deux policiers municipaux sont venus nous demander les horaires de sortie et rentrée d'école", explique Martine, directrice d'une école maternelle à Toulouse, au micro d'Europe 1. "Ils seront présents à ce moment-là. C'est important qu'ils soient là je pense, autant pour les parents que pour les enseignants", ajoute-t-elle.

Sur le quai de la gare, une mère est inquiète. "J'ai ma fille qui part à Paris et j'ai peur pour elle. Je ne suis pas rassurée. Vu ce qui s'est passé ici et à Montauban, c'est quand même assez grave", explique Nadège au micro d'Europe 1.

"Une psychose"

Quelques passants toulousains parlent d'une psychose. "On voit que les gens sont pressés, on a l'impression que les gens ont peur", raconte Caroline, une commerçante, au micro d'Europe 1. "C'est la psychose. Les gens n'ont pas envie de trainer ils ont peur", ajoute-telle.

Ghislaine, qui habite Toulouse depuis 25 ans, reconnaît qu'il s'agit d'une situation rare. "C'est tout à fait exceptionnel ça", constate-t-elle. "On n'a jamais l'impression d'être en danger comme ça à Toulouse", confie-t-elle. 

Moins de monde dans les rues

Les habitants restent sur leurs gardes et les rues se vident. " Les gens s'attroupent moins, et il y a beaucoup moins de monde qui traîne dans les rues", confirme Caroline. "On voit que les gens sont pressés, on a l'impression que les gens ont peur", précise-t-elle.

Quant aux riverains qui disent ne pas changer leurs habitudes outre mesure, ils reconnaissent tout-de-même faire plus attention autour d'eux. "Changer ses habitudes, non, mais on est vigilent, on fait plus attention, on regarde plus autour de nous, et en particulier les gens", explique Olivier, trentenaire, au micro d'Europe 1. Pierre, arrivé à Toulouse mardi, reste vigilent. "C'est sûr que si on voit quelque chose d'anormal, on le signalera aux autorités. Si je vois une personne à scooter en stationnement devant un lieu public, une école, cela me mettra sans doute la puce à l'oreille, et je regarderai attentivement ce qu'il fait", confirme-t-il au micro d'Europe 1. Ghislaine, qui admet faire face à une conjoncture inédite, tente de relativiser la panique ambiante. "Je n'ai pas peur, écoutez, c'est très exceptionnel.  La ville n'est pas assiégée, non", conclut-elle.