797.352 euros d'indemnités pour Sécher

Loic sécher lors de son procès en révision en juin 2011
Loic sécher lors de son procès en révision en juin 2011 © MAXPPP
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Il avait passé sept ans derrière les barreaux, accusé à tort de viols sur une adolescente.

C'est peut-être la fin d'un long calvaire pour Loïc Sécher qui a attendu cette décision pendant plus d'un an. La Cour d'appel de Rennes a fixé mardi à 797.352 euros le montant de l'indemnité accordée en compensation des préjudices matériel et moral qu'il a subis pendant sa détention. Après avoir passé sept ans derrière les barreaux pour viols, l'ancien ouvrier agricole avait été acquitté en révision par la cour d'assises d'appel de Paris en juin 2011.

Loin du montant demandé par les avocats

La cour d'appel de Rennes a fixé à 197.352,32 euros le préjudice matériel et à 600.000 euros le préjudice moral pour Loïc Sécher. Ses avocats avaient réclamé 2,4 millions d'euros pour l'essentiel au titre des préjudices moral et matériel. De sont côté, le défenseur de l'agence judiciaire du Trésor avait proposé une indemnisation de l'ordre de 600.000 euros.

Le tribunal a par ailleurs accordé une indemnité à la mère de Loïc Sécher de 50.000 euros pour préjudice moral. Ses deux frères et sa soeur ont obtenu 30.000 euros chacun. La demande de la famille d'une indemnisation au nom du père de Loïc Sécher, mort lors du séjour en prison, a en revanche été jugée irrecevable. En raison de contraintes judiciaires, "Loïc Sécher n'a pu être aux côtés de son père, mort de chagrin le 31 mars 2011", avait plaidé Me Cohen-Sabban lors de l'audience.

"Je n'ai même pas touché les 17.000€ de provision"

Depuis son acquittement, Loïc Sécher n'a eu de cesse de dénoncer ses conditions matérielles d'existence due à cette absence d'indemnisation. "Peu importe le chiffre [de l'indemnisation]", assurait-il mardi dans les colonnes du Parisien. "Mon affaire a coûté des millions mais moi je n'ai même pas touché les 17.000 euros de provision promis en juillet", dénonçait-il.

En juin dernier, dans un geste de provocation, Loïc Sécher avait fait la manche à Quimper devant les caméras. "On me dit qu'il faut un certain temps pour calculer le préjudice moral, ça je veux bien le croire. Mais il y a bien longtemps que le préjudice matériel, il est connu. Qu'on me donne celui-ci et je ne demanderai rien à personne", expliquait à France 3 Bretagne l'ancien condamné.

417 euros par mois

Loïc Sécher, originaire de Loire-Atlantique, réside désormais dans le Finistère avec pour tout revenu le RSA, soit 417 euros par mois. A l'approche de la date anniversaire de son acquittement, l'homme manifestait pacifiquement devant la cathédrale de Quimper, avec un simple panneau posé sur un tréteau. Se décrivant détruit, anéanti et "en plus mauvais état de santé" qu'à sa sortie de prison, il expliquait alors : "j'étais persuadé qu'à la sortie de mon acquittement j'aurais au minimum une provision, que je n'ai pas eue. Heureusement que j'ai des gens qui m'aident et qui essaient de m'entourer".