3 ans avec sursis pour le mari menteur

Philippe a été condamné mardi à trois ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Versailles pour tentative de meurtre sur sa femme.
Philippe a été condamné mardi à trois ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Versailles pour tentative de meurtre sur sa femme. © MAXPPP
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avec agences , modifié à
Surendetté et au chômage, il avait tenté de tuer son épouse en 2009, à qui il avait menti.

Philippe a été condamné mardi à trois ans de prison avec sursis et une mise à l’épreuve par le tribunal correctionnel de Versailles. Cet homme, ancien employé de banque âgé de 48 ans, a tenté, en janvier 2009, d’étrangler son épouse, alors qu’il lui avait caché pendant plusieurs mois qu’il était sans emploi.

Une peine de quatre ans de prison, dont deux ans avec sursis et mise à l'épreuve, avait été requise à l'audience à son encontre. Poursuivi initialement pour tentative d'assassinat, le mari a vu les poursuites requalifiées en "violences volontaires sur conjoint avec préméditation".

"Une dépression m’a mené à la ruine"

"C'est une longue déchéance, une dépression, qui m'a mené à la ruine et à la mise en danger de ma famille", a expliqué Philippe lors de l'audience mardi dernier. C’est en 2003 que débute son mensonge. A l’époque, cet ancien conseiller financier de la BNP est licencié suite à des malversations. Mais, il raconte à sa famille avoir démissionné après un héritage et vivre de ses placements.

Il vit ainsi grâce à des emprunts auprès de son père. Mais début 2008, sa femme se rend compte de leurs difficultés financières et lui demande de trouver un travail. "Elle s'impatientait alors, en août, je lui ai dit que j'avais été embauché et pendant six mois, j'ai fait semblant de travailler", passant de longues heures à la bibliothèque, a-t-il raconté à la barre.

"Je voulais qu’on en finisse"

Pour vivre, il détourne alors l'argent du club de football local dont il était le trésorier pour "réalimenter des lignes de crédit", précise-t-il. Mais, "je n'en pouvais plus de mentir à ma famille, aux gens, je me mentais à moi-même", assure-t-il avant d’ajouter : "Je voulais qu'on en finisse et entraîner (ma femme) avec moi".

Il met en marche ses idées morbides le matin du 19 janvier 2009. Philippe frappe alors son fils à la tête avec une batte de cricket. Il est simplement "sonné". Mais le soir, il prétexte vouloir montrer quelque chose à son épouse dans la cave et tente de l'étrangler avec un câble électrique dont il affirme vouloir se servir pour se suicider.

"L'agression a duré deux minutes", raconte son épouse à la barre, qui est toujours en relation avec son mari. "Je me rappelle lui avoir parlé gentiment et j'ai senti qu'il s'est relâché", a-t-elle témoigné. Elle réussit alors à s'échapper et porte plainte contre son époux.

Une histoire qui n’est pas sans rappeler celle de Jean-Luc Romand. Condamné à la perpétuité, il a assassiné toute sa famille en 1993, après 18 ans de mensonges.