14-Juillet : dans les coulisses du défilé, avec son chef d'orchestre

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Europe1.fr avec AFP
Le général Bruno Le Ray veille dans l'ombre à la bonne tenue du défilé, pour la troisième année consécutive.Plus de 4.000 militaires sont mobilisés.

6h30 du matin, place de la Concorde : comme chaque matin depuis plusieurs jours, le gouverneur militaire de Paris observe avec attention les troupes répéter sur les Champs Elysées le défilé du 14-juillet, dont il est le chef d'orchestre.

"Les répétitions perturbent un peu la vie parisienne". "Ca fait plusieurs mois que le défilé est en cours d'élaboration. Depuis le début de la semaine nous sommes entrés dans le sprint final", explique le général Bruno Le Ray, la voix couverte par les coups de klaxon rageurs d'automobilistes empêchés momentanément de passer. "Les répétitions perturbent un peu la vie parisienne", sourit-il, pendant que légionnaires en képi blanc et élèves de Saint-Cyr tirés à quatre épingles s'approprient le parcours.

De la proposition du thème jusqu'aux moindres détails à régler le jour J, le général Le Ray veille dans l'ombre à la bonne tenue du défilé, pour la troisième année consécutive. L'édition 2018 mobilise plus de 4.000 militaires, 220 véhicules, 250 chevaux, 64 avions et 30 hélicoptères.

"C'est un ballet extrêmement dense et compliqué à coordonner. On l'organise comme une opération militaire, avec la quasi-totalité des moyens des armées en termes de préparation, de logistique, d'accompagnement", explique-t-il entre deux échanges avec la ministre des Armées Florence Parly, venue assister aux préparatifs.

"Trois, deux, un, top !" Mais pas le temps de traîner, le haut gradé est attendu à Brétigny-sur-Orge, à 25 km au sud de Paris, où s'entraînent les unités motorisées venues de toute la France.  "Trois, deux, un, top !" : sous les yeux du gouverneur militaire de Paris et des caméras installées le long du parcours, l'imposant cortège s'ébranle sur une piste de la même longueur que les Champs Elysées.

Sur la table, deux chronomètres. Chaque véhicule a une vitesse précise à respecter, aux alentours de 14 km/h, sous peine de causer des écarts disgracieux. "Les lumières bleues des motards de la police et de la gendarmerie ne clignotent pas de manière tout à fait coordonnée", plaisante le général. "Il y a toujours de la marge de progression!" Derrière les motos surgissent les blindés. Chars Leclerc, canons Caesar, véhicules de combat d'infanterie (VBCI)... Les camions des sapeurs-pompiers de Paris ferment le ban.

Le général Le Ray est confiant : le spectacle d'1h45 donné samedi, devrait éblouir les Français. Quant aux défilants, "je leur conseille d'être exemplaires dans leur exécution, et surtout de profiter de ce moment, rare dans la vie d'un militaire, d'avoir l'occasion de défiler."