Un petit oiseau façon logo de Twitter gravé il y a 35.000 ans

Morceau de silex (1280x640) BOURGUIGNON - ORTEGA / INRAP / AFP
L'oiseau gravé sur le morceau de silex rappelle le logo de Twitter. © BOURGUIGNON - ORTEGA / INRAP / AFP
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avec AFP , modifié à
Un oiseau gravé sur un morceau de silex a été retrouvé en Dordogne. Il date d'environ 35.000 ans.

Il ressemble au logo de Twitter mais il date d'environ 35.000 ans : un oiseau gravé par l'homme moderne sur un morceau de silex retrouvé en Dordogne a été mis au jour par des archéologues, qui y voient l'expression d'un art "éphémère", voire "ludique". L'oiseau fait environ 5 centimètres sur 5. Il a été retrouvé lors de fouilles préventives réalisées par l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) il y a plusieurs années sur le site de la doline de Cantalouette, près de Bergerac. 

Une caille, une perdrix ? Le morceau de silex gravé, analysé récemment en Espagne, a permis d'établir que l'oiseau était une oeuvre d'art de l'Aurignacien, période du Paléolithique supérieur qui a vu l'arrivée de l'homme moderne en Europe occidentale. A l'aide d'un outil de pierre, le graveur a travaillé l'enveloppe calcaire d'un éclat de silex pour représenter de façon "très figurative" un oiseau, déclare Laurence Bourguignon, archéologue spécialiste de la préhistoire à l'Inrap. Cela pourrait être un passereau, un torcol fourmilier, voire une caille ou une perdrix. L'oiseau semble être en train de boire, de faire la cour ou de s'envoler. "Certaines personnes qui ne sont pas archéologues y voient même le logo de Twitter", ajoute-t-elle.

De l'art ludique ? L'objet a été retrouvé au milieu des déchets d'un atelier de taille de silex, où les hommes préhistoriques fabriquaient des lames, souligne l'Inrap, dont l'étude est publiée dans Journal of Archaeological Science Reports. "L'oeuvre diffère fondamentalement des autres expressions artistiques contemporaines comme celles de la grotte Chauvet car elle n'est pas faite pour perdurer", souligne l'Inrap. Selon l'institut, cela montre que les manifestations artistiques de cette époque ne sont "pas exclusivement liées au renforcement des réseaux sociaux et aux croyances mais sont aussi des expressions créatives éphémères voire ludiques".

Qui sait si ce petit oiseau n'a pas été gravé par son auteur, "très doué", pour chasser son "ennui" ?, se demande Laurence Bourguignon.