Sophie Adenot, une vie consacrée à un objectif : devenir astronaute

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Laura Laplaud

Après Thomas Pesquet en 2009, Sophie Adenot s'apprête à son tour à rejoindre l'Agence spatiale européenne (ESA) en Allemagne, faisant d'elle la onzième astronaute française et la deuxième femme française astronaute. Ingénieure de formation, pilote d'essai, Sophie Adenot a un parcours d'excellence et elle témoigne au micro d'Europe 1.

L'avait-elle envisagé une seule seconde ? La France compte une nouvelle voyageuse de l'espace. Sophie Adenot  fait partie de la nouvelle promotion d'astronautes européens, sélectionnée parmi près de 23.000 candidats dont 7.000 français. Une liste dévoilée par l'Agence spatiale européenne (ESA) le 23 novembre dernier. "La première émotion a été une explosion de joie associée à une vague de sérénité", confie-t-elle au micro d'Europe 1 vendredi.

"Pour moi, c'est un feu intérieur"

"Pour moi, c'est un feu intérieur, une vocation, depuis que je suis petite, ça me fait rêver." L'ingénieure a orienté sa vie entière sur cette passion, son cursus professionnel, ses hobbies, tout était calculé pour réussir à être un jour cette astronaute française. "J'ai lu des dizaines de biographies d'astronautes en essayant de prendre l'inspiration [pour savoir] comment ils avaient fait pour en arriver là", glisse-t-elle.

Sélectionnée au cours d'une campagne de recrutement lancée en février 2021, le processus de recrutement n'a pas été de tout repos. "Il y a eu six étapes, des sélections sur dossier, des épreuves cognitives, des entretiens psychologiques, des tests individuels et en groupe où on était mis sous pression pour voir comment on réagissait", a-t-elle détaillé conseillant de lire la bande dessinée Dans la combi de Thomas Pesquet de Marion Montaigne, pour en savoir plus sur ces étapes.

Un parcours d'excellence

À 40 ans, l'ingénieure a un parcours d'excellence. Elle obtient en 2004, alors qu'elle n'a que 22 ans, le diplôme d'ingénieur de l'École nationale supérieure de l'aéronautique et de l'espace (Isae Supaero), la même école que Thomas Pesquet . Elle entre ensuite comme ingénieure pour Airbus Helicopters à Marignane où elle travaille sur la conception de cockpits. "Je suis tellement tombée amoureuse des hélicos sur lesquels je bossais que je me suis dit 'tiens, plutôt que d'être dans mon bureau, à concevoir les cockpits d'hélicoptères, je vais faire du cockpit tout mon bureau', ça a été un pari de dingue !" se remémore-t-elle.

À 23 ans, elle intègre l'armée de l'air et participe à plusieurs vols de recherche et de sauvetage en terrain hostile. Sophie Adenot ne s'arrête pas là. En 2018, elle devient la première femme pilote d'essai expérimental sur hélicoptères en France pour tester des prototypes. En 2022, elle devient la onzième astronaute française et la deuxième femme française astronaute, après Claudie Haigneré.

Une âme d'exploratrice

Alors, monter dans les cieux était loin de lui faire peur même si elle reconnaît qu'il s'agit aussi d'un terrain hostile. "Chaque vol est un vol essai, je le sais bien en tant que pilote d'essai. Il y a une grande part d'inconnu où il va aussi falloir improviser mais il y a aussi beaucoup de procédures. Quand on part sur une mission d'exploration, on est dans l'action. Bien sûr, on se dit que c'est une mission ambitieuse et quelque part, qui donne un peu le trac", raconte-t-elle au micro d'Europe 1.

Sophie Adenot, c'est une force tranquille, une voix posée qui s'exprime avec modestie et pour elle, l'aventure spatiale ne se fait pas tout seul. Cette aventure est si "difficile techniquement parlant, humainement parlant, que si on n'est pas une équipe, on ne peut rien faire".

Tout apprendre du métier d'astronaute

Le chemin vers l'espace n'est pas pour demain, Sophie Adenot va d'abord devoir se mettre à l'entraînement et déménager à Cologne, en Allemagne, où se trouve le Centre européen des astronautes. Compagne et maman d'un petit garçon, elle sera ensuite formée aux sciences de l'espace et commencera les entraînements avec beaucoup de sport, des stages de survie ou encore des vols paraboliques. La Française devrait aller dans l'espace pour la première fois dans quatre ou cinq ans.