Perseverance : à quoi bon savoir s'il y a de la vie sur Mars si on ne peut pas y vivre ?

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Pauline Rouquette , modifié à
Au lendemain de l'atterrissage du robot Perseverance sur Mars, l'astrophycienne Sylvia Ekstrom, co-auteure de "Nous ne vivrons pas sur Mars, ni ailleurs", était l'invitée d'Europe 1. Celle-ci a expliqué que la preuve de la vie sur Mars servait avant tout à en savoir plus sur l'évolution géologique et climatique de la planète.
INTERVIEW

"Avoir une indication sur si la vie a commencé sur Mars, ce serait un renseignement phénoménal", affirme Sylvia Ekstrom, astrophysicienne et co-auteure de Nous ne vivrons pas sur Mars, ni ailleurs (éditions Favre). Invitée d'Europe 1, celle-ci a expliqué l'intérêt d'envoyer l'astromobile Perserverance sur la planète rouge pour effectuer des prélèvement à la recherche de traces de vie, alors qu'il nous serait impossible, en tant qu'humain, d'y survivre.

"Voir comment évolue une planète, géologiquement et climatiquement"

En effet, à quoi bon savoir s'il y a de la vie sur Mars si on ne peut pas y vivre ? "Savoir si la vie est universelle ou une exception terrestre est une des grandes questions que l'humanité se pose depuis des millénaires", affirme Sylvia Ekstrom. "Les petites missions robotiques sont parfaites pour envoyer ce genre de renseignements, surtout si on peut récupérer des échantillons", poursuit-elle, évoquant la mission de Perseverance, le rover qui s'est posé jeudi avec succès sur Mars, après sept long mois de voyage.

"C'est toujours intéressant de voir comment évolue une planète géologiquement et climatiquement", explique encore l'astrophysicienne, effectuant un parallèle avec les conditions qui ont, un jour, permis la vie sur Terre. "On a l'exemple inverse avec Vénus qui est un enfer de chaleur, avec une atmosphère gigantesque". Mars, elle, est un petit désert glacé sans atmosphère, et "il est toujours intéressant de voir à quoi ça tient. Au niveau de la masse de la planète, de la position de la planète par rapport à l'étoile, on peut complètement changer le scénario".

Différencier vivre et survivre

Dans tous les cas, pour ce qui est d'habiter sur Mars, Sylvia Ekstrom le rappelle, "il faut différencier vivre et survivre". "Survivre sur Mars peut être possible, mais beaucoup d'écueils se dressent devant nous avant de pouvoir fouler le sable rouge. En revanche, y vivre est complètement exclu dans la mesure où Mars n'est pas une planète habitable." Pour la simple raison que l'atmosphère ne protège pas suffisamment des rayons du soleil et que l'air n'y est pas respirable.