On en sait plus sur le Macrauchenia, "l'animal le plus étrange du monde"

Reconstruction artistique du Macrauchenia patachonica.
Reconstruction artistique du Macrauchenia patachonica. © JORGE BLANCO / AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY / AFP
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via AFP , modifié à
En identifiant le génome de cet animal disparu, des chercheurs britanniques et allemands ont réussi à lui trouver une place dans le règne animal.

Corps de chameau sans bosse, pieds de rhinocéros, trompe d'éléphant et crâne d'antilope. Lorsque l'on récapitule les caractéristiques physiques du Macrauchenia, un animal disparu il y a plusieurs siècles, on comprend mieux pourquoi les scientifiques ne parvenaient pas à lui trouver une place dans le règne animal. 

Et pourtant, c'est désormais chose faite. Hier, une équipe de chercheurs américains et allemands a en effet annoncé dans la revue Nature Communications avoir percé l'un des mystères de la science en découvrant à quelle famille le Macrauchenia appartenait. Une découverte mettant fin à près de deux siècles de questionnement. 

Des caractères physiques inhabituels. La première fois que le Macrauchenia a attiré l'attention d'un scientifique, c'était en 1834. A l'occasion d'une expédition en Uruguay et en Argentine, Charles Darwin se retrouve face à un squelette de Macrauchenia patachonica. L'animal, disparu sans laisser de descendant, semble posséder un cou de chameau ainsi qu'une trompe. Pour le théoricien de la sélection naturelle, une chose est sûre : cela fait de lui "l'animal le plus étrange du monde". 

Depuis, des spécialistes tentaient de classifier l'animal. Et, si cette entreprise a pris tant de temps, ce n'est pas pour rien. En effet, les attributs physiques du Macrauchenia font de lui une créature assez particulière, même pour un animal de l'ère glaciaire. Selon certaines supputations, c'était un cousin éloigné du lama. Cependant, pour d'autres, c'était un animal aquatique. Si les hypothèses à son sujet ont proliféré, elles n'ont jamais fait pour autant l'unanimité dans le monde scientifique jusque-là. 

Un génome proche de celui du cheval. Afin d'identifier les parents du Macrauchenia, les auteurs de l'étude parue hier, chercheurs à l'Université de Potsdam et au Muséum américain d'histoire naturelle, ont décortiqué le génome mitochondrial de l'animal à partir d'un fossile trouvé au sud du Chili. 

L'étude de l'ADN a révélé que l'animal entretenait des liens de parenté avec la famille des périssodactyles. Parmi les membres de cette famille, on retrouve notamment les chevaux, les tapirs et les rhinocéros. 

Reste à savoir pourquoi l'animal a disparu, ce que "nous ne savons vraiment pas" à ce jour d'après l'un des responsables de l'étude, Michael Hofreiter. Selon ce chercheur à l'Université de Potsdam, cela pourrait être à cause des "hommes", des "changements climatiques" ou encore d'une "combinaison des deux".