"C'est incroyable !" : on a suivi l'atterrissage de Persévérance avec des astrophysiciens français

Perseverance, le robot de la Nasa s'est posé sur Mars. A Toulouse, l'équipe exulte.
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Benjamin Peter, Laure Dautriche, édité par Séverine Mermilliod , modifié à

Le rover Persévérance s'est posé sur Mars, jeudi, après sept mois de voyage. Il va ramasser des échantillons qui nous permettront de savoir s'il y a eu ou non une vie sur la planète rouge. Un immense soulagement dans la salle de contrôle californienne et...en France, car des astrophysiciens français travaillent sur ce projet. Europe 1 a suivi avec eux les dernières minutes de l'atterrissage.

Après 11 minutes d’angoisse, c'est la délivrance : les nouvelles sont bonnes et les ingénieurs du CNES (l'agence spatiale française) et du CNRS, réunis jeudi soir devant l’écran géant de la Cité de l’Espace de Toulouse, exultent. Le rover Persévérance a touché le sol martien jeudi, apparemment sans encombre. Un immense soulagement pour ces ingénieurs qui travaillent depuis des années sur des outils à son bord, en particulier la SuperCam, qui doit permettre d’analyser des roches à la surface de la planète.

"Extrêmement soulagés"

Philippe Caïs est l’ingénieur en chef en charge de la SuperCam embarquée. "On est extrêmement soulagés parce qu'on sait que les accidents arrivent. Maintenant, la science prend le relais. Ce qu'on va faire avec le rover et la Supercam, c'est sélectionner les cibles, les mettre dans des capsules et les ramener sur Terre en 2030". Pour lui, c'est l’assurance d’avancées scientifiques pour les 10 prochaines années.

"On se sent mieux, beaucoup, beaucoup mieux ! C'est tellement incroyable. Ça y est, on est à la surface. On a entendu que le signal était très bon. On est stables. La première image de ces paysages est arrivée, c'est minéral, c'est de la roche, du sable. Avec l'ombre du rover au dessus de nous, puisque c'est pris par des caméras qui sont très basses", témoigne Sylvestre Maurice, astrophysicien à l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie, institut qui a conçu la caméra posée sur le robot.

La structure de SuperCam a été construite par Comat, une PME à côté de Toulouse. Et son patron Benoît Moulas n’en revient pas de participer à une telle aventure. "On est supers fiers ! Ça nous fait participer à l'exploration spatiale, pour essayer de découvrir s'il y a de la vie sur Mars ! On est super contents de participer à cette chaîne, c'est fou."

Vérifier les systèmes et recueillir les premières analyses

Le robot est posé mais reste à s’assurer que tout fonctionne bien. Ce sera l’objet de tests dès samedi. "On va parler à l'instrument : 'Tout va bien ?' Et on espère qu'il va nous répondre 'Je vais bien'", explique Sylvestre Maurice. "Il faut quand même vérifier que tous les systèmes ont survécu à toute cette entrée, ces chocs. Je savoure chaque étape; là c'était celle de l'atterrissage qui était très importante, et dans les jours qui viennent je me ré-angoisserai de nouveau pour la prochaine étape : la mise en route de l'instrument."

Dans le courant du week-end, le mât va se déplier pour permettre de recueillir les premières images et les premières analyses de roches martiennes. La NASA promet de publier lundi une vidéo inédite de la descente vertigineuse de persévérance.