La preuve est dans les gènes : chimpanzés et bonobos se sont croisés dans le passé

Selon cette étude parue jeudi dans "Science", 1% des gènes des chimpanzés proviennent des bonobos. Image d'illustration.
Selon cette étude parue jeudi dans "Science", 1% des gènes des chimpanzés proviennent des bonobos. Image d'illustration. © ALAIN JOCARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Les scientifiques étaient pourtant persuadés que ces deux espèces, séparées par le fleuve Congo, ne s'étaient jamais mélangées.

Des croisements entre chimpanzés et bonobos, les deux plus proches cousins de l'homme, se sont produits à plusieurs reprises dans le passé, révèle une étude publiée jeudi dans la revue américaine Science. 1% des gènes des chimpanzés proviennent en effet des bonobos.

Un ancêtre commun… Les chimpanzés et les bonobos ont divergé d'un ancêtre commun il y a 1,5 à 2 millions d'années et ont vécu dans des parties distinctes de l'Afrique tropicale. L'étude génétique a confirmé leur séparation il y a environ 1,5 million d'années et l'existence de quatre sous-espèces de chimpanzés dans différentes régions. Jusqu'à présent, les scientifiques pensaient qu'un échange de gènes était impossible car les deux espèces étaient physiquement séparées par le fleuve Congo.

… et deux échanges après avoir traversé le fleuve Congo. Le séquençage des génomes, opéré sur 75 chimpanzés et bonobos vivant dans 10 pays africains, a montré cependant deux échanges ultérieurs : il y a entre 200.000 et 550.000 ans puis il y a 150.000 ans, ce qui indique que certains primates ont réussi à traverser le fleuve. "Cette découverte laisse penser que des croisements entre des espèces de primates proches pourraient en fait avoir été fréquents parmi les ancêtres de l'homme et des grands singes actuels", pointe Tomas Marquès-Bonet, de l'Institut de biologie de l'évolution à Barcelone, en Espagne.

Comme les humains et Néandertal. Ces croisements qui rappellent ceux survenus entre les humains et leur cousin éteint, l'homme de Néandertal. Le génome des humains, à l'exception de ceux d'origine africaine, contient en effet entre 1% et 3% de gènes néandertaliens.