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L’explorateur Jean-Louis Etienne raconte dimanche sur Europe 1 comment l’Homme peut reprendre le contrôle sur la température de son corps quand il est exposé au froid.
INTERVIEW

Il est le premier homme à avoir atteint le pôle Nord en solitaire : l’explorateur français Jean-Louis Etienne a sorti un livre, Osez l’autonomie, dans lequel il fait l’éloge de l’autonomie matérielle mais aussi intellectuelle et émotionnelle. Et lors de son expédition au pôle Nord en 1986, son corps a dû lui aussi faire preuve d’autonomie.

"A la fin du voyage, après 63 jours avec toujours des températures négatives, la température centrale de mon corps était de 35,5 degrés, donc 1,5 degré en dessous des 37 degrés" de température de base du corps humain, raconte Jean-Louis Etienne dimanche, au micro de Frédéric Taddeï, dans l’émission En balade avec. "Le corps a cette intelligence : au lieu de demander des calories pour lutter et lutter, il a baissé le thermostat à 35,5°C, c’est une position d’autonomie. Et le corps autonome marche très bien", assure l’explorateur français.

Maîtriser la température de son corps par "la concentration" 

Dans son livre, ce médecin de formation revient sur les entraînements qu’il a subis avant de partir pour le pôle Nord, notamment pour contrôler son système nerveux autonome, afin de permettre au corps de conserver sa chaleur quand il est exposé au froid. "En médecine, on apprend le système nerveux volontaire - celui qui fait qu’on fait un geste -, et le système nerveux autonome - les gestes dont on n’a pas besoin de s’occuper comme le cœur qui bat, la glycémie qui se régule... Mais on a quand même la possibilité d’intervenir, les meilleurs pour ça sont les yogis. Et moi j’ai travaillé sur la vascularisation de l’extrémité des doigts à l’université McGill de Montréal", raconte le scientifique.

"Par la concentration, vous avez une image en tête, celle que vous voulez, vous imaginez des flux de sang, car le sang est chaud, qui arrivent à la périphérie (des doigts, ndrl) et j’arrivais à maîtriser" la température de mon corps, poursuit-il. "Après une semaine d’essais, on m’a mis dans un congélateur à l’hôpital universitaire, j’avais des capteurs de température au bout des doigts. La température des doigts commençait à baisser, le professeur m’a demandé de reprendre le contrôle et en réfléchissant, j’ai réussi à stopper la descente en température et à la faire remonter", affirme Jean-Louis Etienne, qui précise que cela peut se faire pour tout le corps.