Femme de ménage 1:32
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Charles Luylier / Crédits photo : POOL / GETTY IMAGES EUROPE / GETTY IMAGES VIA AFP , modifié à
Après les accusations de "harcèlement moral et sexuel" de l'infectiologue Karine Lacombe contre l'urgentiste Patrick Pelloux, plusieurs médecins, infirmières ou aides-soignantes ont confié être la cible de prédateurs au sein même de l'hôpital. Mais le personnel médical n'est pas le seul à être visé, les femmes de ménage le sont aussi.

Les représentants des personnels médicaux hospitaliers vont être reçus ce lundi au ministère de la Santé. Le ministre Frédéric Valletoux veut mettre fin aux violences sexistes et sexuelles à l'hôpital. La vague #Metoo, déclenchée par les accusations de l'infectiologue Karine Lacombe contre l'urgentiste Patrick Pelloux, a mis au jour des dizaines de témoignages de médecins, infirmières ou aides-soignantes, qui confient être la cible de prédateurs au sein même de l'hôpital. Et c'est aussi le cas des femmes de ménage.

"J'avais 18 ans, il en avait 40"

"Au tout début, je pensais que l'hôpital était un lieu sain". Aurélie a depuis déchanté après un job d'été de trois mois en tant que femme de ménage dans un hôpital du sud de la France, la faute à un cadre infirmier. "T'es bonne ! J'aimerais bien te faire l'amour. C'est vraiment un c****** et un vicieux", dénonce-t-elle au micro d'Europe 1. Un comportement qui, au fil des semaines, est allé en s'aggravant. "Il essayait de m'embrasser, il essayait de me mettre dans une pièce pour pouvoir faire des choses avec moi. J'avais 18 ans, il en avait 40", se souvient Aurélie.

Un ascendant dont cet homme était évidemment conscient. "J'avais besoin de travailler et j'avais besoin d'argent. Vu qu'il est cadre, il se sent carrément plus supérieur", explique-t-elle. Et pour ne rien arranger, une omerta régnait dans cet hôpital. "Je dis : 'écoutez, ce n'est pas normal que je me fasse dire des choses comme ça'. Mais là, les collègues de l'hôpital s'en foutaient. Ce n'est pas normal en tant que femme de se dire qu'on n'est pas entendu", déplore la jeune femme. Aurélie, qui fait face à ce manque de soutien et l'attitude de son supérieur, a préféré définitivement quitter l'hôpital et renoncer à sa principale vocation de l'époque, des études d'infirmières.