inondations liège 1:28
  • Copié
Nicolas Feldmann , modifié à
Pour certains experts, comme le climatologue Jean Jouzel, les intempéries qui ont frappé cette semaine la Belgique, l'Allemagne, le Luxembourg et les Pays-Bas, provoquant d'importantes inondations, sont l'une des manifestations du dérèglement climatique lié au réchauffement planétaire.
ANALYSE

L'Europe est sous le choc. Le bilan des inondations dévastatrices a franchi vendredi le seuil des 130 morts. L'ouest de l'Allemagne est particulièrement touché avec une centaine de décès. La catastrophe s'est invitée au cœur de la campagne électorale qui désignera le 26 septembre prochain le successeur d'Angela Merkel. Et nombreux sont ceux qui voient dans ces pluies torrentielles la marque du réchauffement climatique provoqué par l'activité humaine.

Des phénomènes amenés à se multiplier

Pour les experts, cela ne fait aucun doute, le changement climatique a bien une part de responsabilité dans la multiplication de ces phénomènes extrêmes : sécheresses, vagues de chaleurs, pluies torrentielles et inondations, comme ces derniers jours en Allemagne et en Belgique. Cela fait plus de 20 ans que le climatologue Jean Jouzel met en garde. "C'est bien là l'une des manifestations clés du réchauffement climatique lié aux activités humaines", pointe-t-il auprès d'Europe 1.

"On a des masses d'air chaud d'été. Ces masses d'air contiennent beaucoup de vapeur d'eau. Et quand les pluies se forment, dans ces cas-là, elles sont intenses. C'est un phénomène qui s'amplifie", observe ce scientifique. "Je crois qu'il va falloir s'habituer de plus en plus à des événements de ce type."

L'artificialisation des sols

D’autres raisons peuvent aussi favoriser ces crues : dans les régions urbaines frappées par les inondations, l’artificialisation des sols limite l’absorption des pluies. Les experts préviennent donc : établir un lien entre cet épisode de pluies précis et le réchauffement climatique demande du temps. À l’image des études menées sur la vague de chaleur qui a touché le Canada le mois dernier, des experts français ont déjà commencé l’analyse des données pluviométriques sur plusieurs dizaines d’années avant de se prononcer.