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Fanny Agostini
La chroniqueuse Fanny Agostini nous présente, dans son "Rendez-vous à la ferme" diffusé sur Europe 1, les bienfaits du vent venu du Sahara pour la végétation française... et même amazonienne.

Et si le sirocco, ce vent du Sud provenant du Sahara et chargé de sable, était une aubaine pour la végétation française et même mondiale ? Du lundi au vendredi sur Europe 1, la chroniqueuse Fanny Agostini invite les auditeurs à la suivre dans son émission "Rendez-vous à la ferme". Les températures, très douces pour la saison à Boisset (Cantal), où elle vit, ont inspiré à la chroniqueuse ce sujet : l’air doux qui vient du Sud peut parfois être porteur de sable venu du Sahara et c’est une excellente nouvelle pour la végétation et les cultures agricoles.

"Le sable venu du Sahara, nous avons tous eu l’occasion de le remarquer... voire de s’en plaindre lorsqu’il faut laver le pare-brise de sa voiture complètement souillé ! Mais ce sable transporté par le vent du Sud que l’on appelle le sirocco a bien des avantages. C’est une aubaine pour l’agriculture car il va apporter du calcaire et d'autres minéraux qui vont venir revitaliser la végétation.

Et ce phénomène représente un apport considérable ! C'est de l’ordre de 12 grammes de sable par mètre carré qui retombent sur la France chaque année. A titre d'exemple, le 21 février 2004 fut marqué par un sirocco historique : 500.000 tonnes de sable sont tombées en Corse, 50 grammes par mètre carré dans le sud de la France ce qui représente 1,5 million de tonnes de sable saharien. Il est tombé en une journée quatre fois les quantités annuelles. Le printemps qui a suivi a d’ailleurs été extrêmement fertile.

Le sable qui traversait l'Atlantique

Imaginez ! Deux continents opposés et pourtant liés... La NASA a modélisé la circulation atmosphérique, c’est-à-dire les courants qui transportent le sable depuis l’Afrique jusqu’au continent sud-américain. Et ce que l’on observe, c’est que de façon cyclique, chaque année, des millions de tonnes de poussière venues d’un ancien lac située au Tchad sont soulevées et transportent du phosphore à la forêt amazonienne, élément indispensable à sa croissance.

Si la forêt est si luxuriante, c’est notamment grâce à cet apport aérien invisible et essentiel. Ce qui montre avec magie l’équilibre subtile de notre monde et l’interconnectivité qui relie le minéral et le végétal.