Cerveau, famille, enfant, bébé, grand-mère, maman, mère, personne âgée, mémoire crédit : JEFF PACHOUD / AFP - 1280 3:56
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Marthe Ronteix , modifié à
Si le nombre de neurones et de connexions est le plus important chez les enfants, les fœtus développent déjà une forme de mémoire. En revanche, dès l'adolescence, notre cerveau commence à perdre des connexions mais n'est pas moins efficace pour autant. Europe 1 retrace le développement de notre cerveau à travers les âges. 
LE TOUR DE LA QUESTION

Jusqu'à dimanche, plus de 120 villes de France organisent des événements dans le cadre de la "semaine du cerveau", un organe encore méconnu qui évolue tout au long de la vie de notre vie intra-utérine jusqu'à la vieillesse, comme l'expliquent Richard Frackowiak, neurologue et clinicien-chercheur, co-auteur de Le Grand atlas du cerveau (éditions Glénat) et Christelle Pangrazzi, rédactrice en chef adjointe des hors-séries du magazine 60 millions de consommateurs qui consacrent un hors-série intitulé Un cerveau au top !, au micro de Wendy Bouchard lundi.

Avant même la naissance : la mémoire se développe déjà

Dès la vie intra-utérine, le fœtus acquiert une forme de mémoire. Ainsi, le bébé d'une maman qui aura consommé beaucoup de curry pendant sa grossesse aura une certaine appétence pour cet épice, comme l'explique Christelle Pangrazzi. Celle-ci précise également que des études ont montré qu'il fallait "éviter la surstimulation des bébés." En revanche, ils ont tout de même besoin de notre présence pour développer leur matière grise.

>> De 9h à 11h, c’est le tour de la question avec Wendy Bouchard. Retrouvez le replay de l’émission ici

L'enfance : de très nombreuses connexions neuronales

"On a beaucoup plus de neurones et de connexions lorsque l'on est enfant", explique le neurologue Richard Frackowiak. Et l'exposition aux écrans, dont de nombreux spécialistes recommandent la limitation, n'y changerait pas grand chose selon le spécialiste, à une différence près. "Des études cognitives ont montré qu'avant l'âge de dix ans, les enfants ont une mémoire de travail différente de la nôtre parce qu'ils en ont une deuxième dans la poche (un téléphone, Ndlr). Ils ont également un doigté plus développé."

L'adolescence : un cerveau déséquilibré

Lorsque l'adolescence arrive, le cerveau connaît de grands bouleversements. "Certaines connexions se perdent et d'autres se renforcent", détaille le neurologue. "Une fois le cerveau stabilisé, vers 20 ans, on voit une diminution des connexions entre les neurones." Par ailleurs, Christelle Pangrazzi précise qu'"à l'adolescence, le cerveau se construit de deux manières. Le système limbique, le centre des émotions, se développe vite et se termine tôt. Le développement du cortex préfrontal, le siège de la réflexion, ne s'arrête en revanche qu'à 25 ans, d'où ce déséquilibre à l'adolescence."

L'âge adulte : le cerveau arrive à maturité

Ce conflit entre les différentes parties du cerveau se résout à l'âge adulte.  Et si des connexions disparaissent avec l'âge, "elles se font au profit d'autres choses, comme des stratégies mises en place par le cerveau pour y remédier", détaille la rédactrice en chef adjointe de 60 millions de consommateurs. 

La vieillesse : un cerveau en déclin

Ce mouvement de perte de neurones se poursuit, mais plusieurs méthodes peuvent ralentir ce phénomène naturel. Le magazine 60 millions de consommateurs recommande par exemple de privilégier les jeux de société et les interactions sociales, notamment pour stimuler la mémoire.

Et si Christelle Pangrazzi déconseille les compléments alimentaires censés améliorer nos performances intellectuelles - ils sont jugés inutiles, "voire dangereux", par le magazine lorsqu'ils sont associés à certains médicaments -, le neurologue Richard Frackowiak est plus nuancé. "Il faut distinguer la population et l'individu", recommande-t-il. Car ce qui ne fonctionne pas à l'échelle d'un groupe peut fonctionner pour une personne, quand bien même il s'agirait seulement d'un effet placebo. Dans cette perspective, rien n'empêche de prendre un comprimé (sans contre-indication) qui donne l'impression d'aider des performances intellectuelles que l'on sent décliner.