La possibilité de se regrouper à plusieurs pour créer un site de vente de médicaments inquiète les pharmaciens. 1:27
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Eve Roger, édité par Séverine Mermilliod
Le conseil des ministres a adopté mercredi le projet de loi d'accélération et de simplification de l'action publique. Un grand projet de loi, dans lequel un petit article fait polémique. Les pharmaciens s'inquiètent en effet de l'assouplissement des règles qui entourent la vente en ligne de médicaments.

C'est un petit article dans un grand texte de loi, présenté mercredi en conseil des ministres (le projet d'Accélération et simplification de l'action publique ou Asap), qui a mis le feu aux poudres : la possibilité pour plusieurs pharmacies de se regrouper afin de créer ensemble un site internet de vente en ligne de médicaments. Les syndicats et le conseil de l'ordre des pharmaciens sont en colère et surtout inquiets. Europe 1 vous explique pourquoi. 

Amazon bientôt sur le marché du médicament ?

Ce n'est pas la vente en ligne des médicaments qui inquiète les pharmaciens, puisqu'elle existe déjà depuis sept ans : plus de 500 officines en France ont un site de vente en ligne qui leur est propre. Ce qui leur parait menaçant, c'est la possibilité de se regrouper à plusieurs pour créer un site, et qu'une plate-forme comme Amazon ou Uber s'insère sur ce marché du médicament.

Côté ministère, on rassure : il n'est pas question d'autoriser d'autres acteurs que des pharmaciens à faire de la vente en ligne. D'ailleurs, cette bataille est vaine, a estimé Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances, à l'issue du conseil des ministres mercredi. "Les plateformes étrangères produisent déjà des services de vente en ligne. Donc Amazon, si tel est son souhait de développement, a déjà largement la possibilité d'offrir ce service à des gens qui souhaiteraient se connecter."

Plus d'alerte en pharmacie sur les dangers ou les effets secondaires 

Autre raison pour les pharmaciens de s'insurger : on vient tout juste de leur demander de faire passer le doliprane, l'ibuprofène derrière le comptoir, pour qu'ils puissent à chaque fois alerter sur les effets secondaires parfois graves de ces médicaments. Et là, c'est vrai, en ligne, plus de contrôle possible. L'agence du médicament tente l'apaisement en rappelant que sur chaque boite, il y a des pictogrammes d'alerte.