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Louise Sallé / Crédits photo : Manon Caveribère / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Questionné sur le peu d'intérêt de certains établissements scolaires privés pour organiser une campagne de vaccination contre le papillomavirus, Aurélien Rousseau n'a pas caché son agacement. Le ministre de la Santé s'est montré très dur sur le sujet, au point d'irriter l'enseignement catholique, qui représente 80% des enfants du privé.

Le torchon brûle entre le ministre de la Santé Aurélien Rousseau et les établissements catholiques de France. Lors d'une interview, le ministre de la Santé a pointé du doigt les collèges privés face à leur réticence de déployer une campagne de vaccination contre le papillomavirus en classe de 5ème. "Je vais vous donner un scoop : on injecte un vaccin, on n'injecte pas le démon", a-t-il expliqué avec ironie. 

"Une charge supplémentaire"

Des propos qui irritent beaucoup l’enseignement catholique français, qui scolarise près de 80% des enfants du privé. "Je trouve l'expression du ministre parfaitement déplacé, assez blessante et choquante", estime Philippe Delorme, secrétaire général de l’enseignement catholique, qui dénonce un faux procès. 

"Il trouvera autant de parents dans l'enseignement public que dans l'enseignement privé (opposés à la vaccination, ndlr). Il n'y a pas d'opposition idéologique, c'est simplement que c'est surtout une charge supplémentaire pour nos chefs d'établissement. D'autant que nous, nous n'avons pas d'infirmière scolaire pour gérer tout ça. Notre métier premier, ce n'est pas gérer des centres de vaccination", ajoute-t-il au micro d'Europe 1. 

Pas plus de difficultés pour organiser la vaccination qu'ailleurs

Mais pour Serge Vallet, enseignant à Caen, secrétaire national de la CGT-enseignement privé, cette réticence idéologique n’est tout de même pas inexistante : "On a trois catégories de collèges. On a ceux qui organisent la vaccination. Il y a deuxièmement, les collèges qui ne s'en préoccupent pas, qui se disent 'On verra bien, on a d'autres choses à faire'. Et puis, il y a la troisième catégorie de collèges pour qui, il ne faut pas le nier, c'est un domaine qui permet de s'approcher de la sexualité, et pour qui ça pose un problème". 

Quant aux difficultés qui seraient "logistiques", les agences régionales de santé (ARS) mettent à disposition des équipes pour vacciner aussi bien dans les collèges publics que privés pour qui, d’après l’Éducation nationale, l’organisation de la campagne n’est pas plus difficile qu’ailleurs.