"Une situation de crise" : faute de soignants, l'hôpital de Mulhouse enclenche le Plan blanc

Hôpital Mulhouse Covid
À Mulhouse, les soignants manquent dans les hôpitaux, alors que la crise sanitaire n'est pas terminée. © SEBASTIEN BOZON / AFP
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Marion Gauthier, avec Europe 1 et AFP , modifié à
En raison d'un absentéisme lié à des suspensions faute de vaccination, les hôpitaux de la région de Mulhouse ont été contraints de déclencher le Plan blanc, mardi. "La situation était déjà compliquée avant-hier, elle le sera encore plus demain", décrypte Marc Noizet, chef de service du Samu du Bas-Rhin.

Le Groupe hospitalier de la région Mulhouse et Sud-Alsace (GHRMSA) a annoncé mardi le déclenchement du Plan blanc, un dispositif qui permet la déprogrammation d’opérations non urgentes et de rappeler du personnel, en cas d’afflux exceptionnel de patients. Déjà adopté en Nouvelle-Aquitaine, en août, il est employé pendant une pandémie comme celle de Covid-19 ou après des attentats. Dans le Haut-Rhin, il est aujourd'hui mis en place à cause… du manque de soignants.

Près de 170 suspensions

Alors que la crise sanitaire se poursuit, près de 170 salariés non vaccinés ont été suspendus dans le groupe, qui comprend dix établissements, sur près de 6.000 salariés. "Le territoire est dans une situation de crise, très clairement", assure auprès d'Europe 1 Marc Noizet, chef de service du Samu 68-Urgences Mulhouse. Au total, 41 patients malades du Covid-19 restent hospitalisés dans les établissements du GHRMSA, dont 15 en réanimation.

"La semaine dernière, nous avons été interpellés par la clinique du diaconat qui est le groupe privé à Mulhouse", raconte le responsable. "Devant l'accélération d'absentéisme, ils ont été dans l'obligation de fermer leur service des urgences jusqu'au 28 septembre, avec un report naturel d'activité vers les urgences parce que les gens ne trouvent pas à se faire soigner normalement."

"Il faut qu'on fasse face"

De la même manière, "l'hôpital public se trouve dans une passe compliquée", poursuit Marc Noizet. "Pour exemple, sur 76 infirmières, j'ai 17 infirmières qui sont aujourd'hui en arrêt maladie. Ajoutez à cela les professionnels de santé qui ne voulaient pas se faire vacciner… Il y a donc eu quelques suspensions dans notre hôpital." Dans ce contexte, si "la situation était déjà compliquée avant-hier, elle le sera encore plus demain", anticipe Marc Noizet. "Mais il faut qu'on fasse face. On ne peut pas faire autrement." 

Le Haut-Rhin est le seul département du Grand Est où le taux d'incidence atteint les 100 cas pour 100.000 habitants, selon les données de l'Agence régionale de santé. Ce taux monte même à 143,1 pour la communauté d'agglomération de Mulhouse. En outre, dans ce département pourtant durement touché par la première vague de Covid-19 en mars 2020, 66% de la population seulement est totalement vaccinée, des chiffres bien moindres que dans les départements voisins.