Crise à l'hôpital : les soignants sont à un «point de rupture», selon Rémi Salomon

Hôpital public
Les soignants sont à un "point de rupture", a estimé jeudi Rémi Salomon, président de la Commission médicale d'établissement (CME). © FREDERICK FLORIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Rémi Salomon, président de la Commission médicale d'établissement, a estimé ce mercredi sur franceinfo que les soignants étaient à "un point de rupture". Le professeur Salomon a estimé que plus de moyens devraient être déployés pour assurer le bon fonctionnement de l'hôpital public.

Les soignants sont à un "point de rupture", a estimé jeudi Rémi Salomon, président de la Commission médicale d'établissement (CME), l'instance représentative des médecins au sein des hôpitaux de Paris (AP-HP), sur franceinfo. "On est arrivé à un point de rupture, à une bascule, avec une sorte de découragement, de désengagement" des soignants, a dit le professeur Salomon.

Il a qualifié de "tout début" l'annonce mercredi par la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, d'un doublement du paiement des heures supplémentaires des soignants. "Il va falloir aller beaucoup plus loin" et aussi "plus vite", a-t-il dit en évoquant aussi la nécessité de payer mieux les gardes et astreintes. Quant à l'annonce d'un recrutement anticipé des élèves infirmiers en attente de la remise de leur diplôme, "c'est une bonne chose", conclut Rémi Salomon.

"Il n'y a pas assez d'argent dans l'hôpital pour bien soigner"

La ministre de la Santé a annoncé mercredi une série de "premières mesures" afin de surmonter un "été difficile" à l'hôpital, "sans attendre" les conclusions d'une mission flash commandée par le gouvernement sur les urgences. Rémi Salomon a estimé que le pays disposait d'un "très bon système de santé, qui dans l'ensemble marche plutôt bien", mais au sein duquel, "dans plein d'hôpitaux en France on ne peut plus soigner correctement", faute d'un nombre suffisant de soignants. Selon lui, "il n'y a pas assez d'argent dans l'hôpital pour bien soigner".

La situation est particulièrement difficile dans les services d'urgence dont 120 ont été forcés de limiter leur activité ou s'y préparent, selon un décompte diffusé fin mai par l'association Samu-Urgences de France. Le professeur Salomon a lancé un appel aux citoyens "à ne pas se rendre aux urgences pour un oui ou un non " et à privilégier la médecine de ville quand c'est possible.

À ce sujet, ces "deux mondes qui se tournent le dos, médecine de ville et hospitalière, doivent se parler pour assurer la permanence des soins", a-t-il ajouté.