Antibiotiques 1:29
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Yasmina Kattou / Crédits photo : Thibaut Durand / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
La consommation d'antibiotiques, qui avait rebondi en France en 2021 après une chute au début de la pandémie de Covid, a poursuivi sa reprise en 2022 à un rythme plus soutenu, notamment chez les enfants. Chez les 5-14 ans, elle a bondi de près de 42% sur un an, jusqu'au niveau de 2019.

"Les antibiotiques, ce n'est pas automatique". Les Français connaissent ce slogan par cœur, pourtant nous sommes le cinquième pays à consommer le plus d’antibiotiques. La consommation en France, qui avait chuté au début du Covid, est remontée en 2022 pour la deuxième année. "Si la consommation d’antibiotiques reste globalement orientée à la baisse depuis 2012, elle a augmenté en 2022 à un rythme plus soutenu qu'en 2021", selon une étude annuelle de Santé publique France (SPF) à partir des remboursements de prescriptions par l'assurance maladie.

Les prescriptions ont explosé chez les enfants

La hausse est manifeste, en prescriptions comme en doses consommées en ville : +16,6% sur un an dans le premier cas, avec 820 prescriptions d’antibiotiques pour 1.000 habitants dans l’année, et +14% dans le second cas, avec 21,6 doses pour 1.000 habitants et par jour. Chez les enfants, les prescriptions ont explosé : +51 % chez les 5-14 ans. Après avoir été protégé des virus et bactéries grâce aux gestes barrières, l'hiver dernier, beaucoup de jeunes ont été contaminés par le Covid-19, la grippe ou la bronchiolite, explique Laetitia Gamboa, qui est responsable de l'unité infection de santé publique France. 

"On a vu l'année dernière une triple épidémie. Notre hypothèse est que cette triple épidémie a favorisé une consommation massive chez les enfants", a déclaré Laetita Gamboa. Le médecin rappelle les précautions à adopter. "Les antibiotiques sont efficaces uniquement sur des infections bactériennes et n'ont aucun effet sur des infections provoquées par un virus. Il ne faut jamais réutiliser des antibiotiques pour soi ou pour ses proches, même si les symptômes sont identiques", a ajouté la responsable de l’unité infection de Santé publique France. Pour diminuer les prescriptions d'antibiotiques, il faudrait, selon Laetitia Gombo, développer des tests pour distinguer les infections bactériennes et virales, comme c'est déjà le cas pour l'angine.