Quels sont les gestes à adopter face à la bronchiolite ?

"Le risque d'hospitalisation est surtout notable avant l'âge d'un mois", selon le pédiatre Robert Cohen.
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Clémence Olivier

Depuis quelques semaines la bronchiolite, cette infection respiratoire qui touche essentiellement les nourrissons, est de retour. Pas de panique, quelques bons réflexes permettent de mieux l'appréhender.

 

23.502 nouveaux cas de bronchiolite ont été enregistrés la semaine dernière en France, notamment dans le nord et l'est du pays, selon les chiffres publiés mardi par l'Irsan (l'Institut de recherche pour la valorisation des données de santé). Cette maladie respiratoire due à un virus touche les bronches des jeunes enfants. "100 % des enfants attrapent le virus respiratoire syncytial avant l'âge de deux ans", assure Robert Cohen, pédiatre au centre hospitalier intercommunal de Créteil à Europe 1. Mais tous les enfants qui sont affectés ne font pas de bronchiolite. "Cela concerne environ entre 20 à 30 % des enfants", précise-t-il. Ces derniers ont les bronches encombrées par des sécrétions qui vont les gêner pour respirer pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines. Pas de quoi foncer aux urgences pour autant. Des réflexes simples existent pour évaluer le risque pour l'enfant.

Hydrater et aérer. La bronchiolite, comme la plupart des virus, ne se traite pas à base de médicaments. "Elle se soigne toute seule dans la grande majorité des cas", affirme le pédiatre. "Les recommandations en cas de bronchiolite sont simples, complète Serge Smadja, président de SOS médecin contacté par Europe 1 : "laver le nez, faire baisser la fièvre, notamment en ne couvrant pas trop l'enfant ou avec du paracétamol, mais aussi lui faire boire de l'eau pour éviter qu'il ne se déshydrate". Autre réflexe : se laver les mains, bien aérer la pièce et éviter que les jouets et tétines des enfants ne traînent, pour limiter la circulation du virus.  Aussi, il est recommandé de surélever le bébé pour l'aider à respirer et de fragmenter les repas.

Le repère des trois repas. Pour s'assurer que l'enfant ne manque pas d'oxygène - notamment les nouveaux nés de moins de six semaines et les prématurés de moins de trois mois, qui sont les plus fragiles - les parents peuvent dans un premier temps observer leur enfant : s'il lutte beaucoup pour respirer, s'il change de couleur mais aussi s'il ne mange que la moitié de ses biberons pendant trois repas successifs.  "Lorsqu'il tète, il sera gêné pour respirer. Il préférera alors ne pas manger", précise Serge Smadja. Aussi, si une forte fièvre persiste, il est également conseillé d'aller consulter son médecin. "Le risque d'hospitalisation est surtout notable avant un mois", constate toutefois Robert Cohen.

La kiné… à voir. Et la kiné respiratoire ? Sur ce point les spécialistes ne sont pas d'accord. Robert Cohen est catégorique, "cela ne sert à rien. Aucune étude ne montre l'intérêt de cette pratique". "D'autres médecins et kinésithérapeutes s'accordent à dire que cette technique permet malgré tout de soulager le bébé", nuance pour sa part Serge Smadja. Dans tous les cas, l'épidémie n'est pas faite pour durer. "La 'calendrier' de la bronchiolite est constant d'année en année", assure-t-il. L'épidémie devrait ainsi se terminer au mois de janvier.