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Yasmina Kattou, édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : Thibaut Durand / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Le Collège national des universitaires en psychiatrie (CNUP) lance ce lundi une campagne de spots publicitaires à la télévision destinée à attirer les étudiants dans cette spécialité, victime de nombreux préjugés. En France, on compte moins de 16.000 professionnels, pour 13 millions de personnes touchées par un trouble psychiatrique.

La psychiatrie n'attire pas assez les jeunes : parmi les étudiants en médecine, 37% disent en avoir peur. C'est pour remédier à ces craintes que le Collège national des universitaires en psychiatrie (CNUP) lance une campagne de spots publicitaires à la télévision à partir de ce lundi, dans le but de casser les préjugés. En France, on compte moins de 16.000 psychiatres, alors que les besoins sont énormes : 13 millions de personnes sont touchées par un trouble psychiatrique.

Des préjugés tenaces

Pourquoi ce désamour pour la psychiatrie ? En réalité, elle est jugée moins prestigieuse par les étudiants que la chirurgie, l'ophtalmologie ou la cardiologie. Les préjugés qui entourent la spécialité sont aussi tenaces, regrette le professeur Olivier Bonnot, président du CNUP. "10% des étudiants en médecine continuent à penser que les psychiatres sont aussi fous que leurs patients", remarque-t-il au micro d'Europe 1. "Les préjugés autour de l'enfermement, des vieilles images que l'on a des asiles psychiatriques, ne motivent pas beaucoup les étudiants en médecine", ajoute le professeur.

Une autre idée reçue qui fait mal à la profession consiste à dire qu'en psychiatrie, on ne fait qu'assommer les malades de médicaments. C'est faux, rétorque Olivier Bonnot : "On a un arsenal d'interventions sur le plan thérapeutique remarquablement efficace", met-il en avant. "Il n'y a pas que des médicaments, très loin de là. 75% des gens qui nous sont confiés vont aller beaucoup mieux et se guérir avec un rétablissement", souligne le psychiatre.

Ce dernier espère que l'opération séduction fonctionnera puisque l'enjeu est de taille. Aujourd'hui, un quart des 15.500 psychiatres français a plus de 65 ans.