Boire plus d'un verre d'alcool par jour fait baisser d'un an l'espérance de vie, selon un rapport de l'OCDE. 1:19
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édité par Séverine Mermilliod , modifié à
Un rapport de l’OCDE publié mercredi affirme que la consommation excessive d’alcool fait perdre en moyenne près d’un an d’espérance de vie aux populations de 52 pays. Et alors que la pandémie a accentué la consommation d'alcool, Laurent Karila, addictologue à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif, appelle à "marteler" des messages de prévention.
DÉCRYPTAGE

Avec l’ouverture des terrasses, on ne veut pas jouer les rabat-joie, mais attention à toujours boire avec modération ! Les études se multiplient sur les dangers de l’alcool. Dans un rapport de l’OCDE publié mercredi, on apprend qu'une consommation excessive fait perdre en moyenne près d’un an d’espérance de vie aux populations de 52 pays, en raison des maladies et des accidents qu’elle cause.

PIB inférieur de 1,6% en moyenne à cause de l'alcool

Cette étude précise aussi la quantité d’alcool qui devient dangereuse : au-delà d’un verre par jour pour les femmes et un verre et demi par jour pour les hommes. Au-delà de ce seul, les maladies et les accidents se multiplient, et les dépenses de santé avec.

Selon le rapport de l’OCDE, le PIB sera aussi inférieur de 1,6 % en moyenne chaque année à cause de cette consommation excessive d’alcool, et ce au cours des 30 prochaines années, les chiffres allant de -0,2 % en Turquie à -3,8 % en Lituanie.

Au moins 2 jours sobres par semaine et pas plus de 10 verres

"Être dans l'excès, ça aggrave le risque pour la santé. Il faut le rappeler. C'est pour cela que des recommandations ont été édictées par Santé publique France : pas plus de dix verres par semaine, avec au moins deux jours sans consommer", pointe Laurent Karila, addictologue à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif, qui estime qu'il faut davantage insister sur les messages de santé publique.

"Ce qui manque en France, ce sont des messages de prévention, qui doivent être martelés, comme des vaccins : pour un vaccin il y a des rappels. Et bien un message de prévention autour de la question de l'alcool, il faut le rappeler, le marteler, marteler, marteler."

La pandémie a aggravé les addictions

Ce spécialiste des addictions rappelle aussi que le risque est encore plus fort depuis le début de la pandémie avec des consommations d’alcool qui ont augmenté dans toutes les tranches d’âge. Il appelle aussi à la modération avec la réouverture des terrasses. Sa crainte : une recrudescence du phénomène de binge drinking (un mode de consommation excessif d'alcool sur un court laps de temps.)