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Stéphane Place, édité par Manon Fossat , modifié à
Une vaste étude nationale baptisée "PestiRiv" va débuter le 29 octobre pour mesurer l’impact des pesticides dans les régions viticoles. Un peu de plus de 3.000 habitants âgés de 2 à 79 ans vont faire l'objet d'un suivi biologique et environnemental afin de vérifier s'ils sont plus exposés aux pesticides de part leur proximité avec les vignobles.
REPORTAGE

Baptisée "PestiRiv", une vaste étude nationale va commencer le 29 octobre pour mesurer l’impact des pesticides dans les régions viticoles. L’agence nationale de sécurité sanitaire et Santé Publique France vont en effet suivre, jusqu’en août 2022, un peu plus de 3.000 habitants âgés de 2 à 79 ans. Tous feront l’objet d’un suivi biologique et d’un suivi environnemental afin de vérifier si ces populations de zones viticoles sont plus exposées aux pesticides. Les participants ont été tirés au sort en Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est, Occitanie, Paca, et en Nouvelle-Aquitaine, où de nombreuses maisons ont été construites près de vignobles.

Les riverains prévenus avant les épandages

Ici à Léognan, en Nouvelle-Aquitaine, la maison de Laurent se situe à environ 30 mètres des vignes. Mais désormais, quand des épandages sont programmés, les riverains sont prévenus. "On est mis au courant par un blog qui notifie les jours d'épandage. Donc on a plutôt tendance à moins étendre du linge ces jours-là. On regarde aussi l'orientation du vent pour voir si, effectivement, ça vient plutôt vers nous ou si ça s'éloigne vers la forêt", explique-t-il.

Josette vit également à proximité du vignoble et elle est favorable à cette étude inédite sur l'impact des pesticides. "C'est bien qu'ils préviennent, mais on a toujours un doute quand on sort, de savoir si on a des retombées. Avec l'étude on en aura la certitude", juge-t-elle de son côté.

"Agir en conséquence"

Avant de traiter ses vignes, Guillain Boutemy alerte systématiquement les riverains. Ce vigneron girondin qui n'utilise que des produits bio et de biocontrôle n'est pas du tout opposé à cette étude lancée par Santé publique France, au contraire. "Ca m'intéresse de savoir comment évolue ce que l'on envoie dans la vigne et dans l'air. S'il y a un réel impact on pourra agir en conséquence et s'il n'y en a pas, on le saura", affirme-t-il.

"On va voir si les pratiques mises en place depuis de nombreuses années sont réellement efficaces", argue encore le vigneron. Beaucoup plus dubitatif, le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux s'inquiète, lui, de la manière dont cette étude va être menée.