"On ne va pas accuser les soignants, ils ne sont pas responsables de l'épidémie de grippe"

Grippe
De nombreux établissements décrivent une situation tendue face à l'afflux de personnes touchées par la grippe. © BORIS HORVAT / AFP
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B.V. , modifié à
Nathalie Depoire, présidente de la Coordination nationale infirmière, ne voit pas dans la vaccination obligatoire des soignants une solution face à la grippe.
INTERVIEW

La vaccination obligatoire des personnels soignants pourrait bien être à l'ordre du jour de la réunion prévue jeudi matin à l'Élysée avec la ministre de la Santé Marisol Touraine et le directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris Martin Hirsch pour faire face à l’épidémie de grippe. Mais elle ne convainc pas nécessairement les premiers concernés, dont seul un quart a choisi de se faire vacciner cet hiver. "Ce n'est pas la question urgente", balaye Nathalie Depoire, présidente du syndicat Coordination nationale infirmière. "On ne va pas accuser les soignants, ils ne sont pas responsables de l'afflux de massif de personnes grippées", a-t-elle expliqué mercredi soir au micro d'Europe 1.

Entendu sur europe1 :
On en est à compter le nombre d'essuie-mains qu'on utilise

"On manque de moyens". Pour Nathalie Depoire, la situation "préoccupante" amenée par l'épidémie de grippe soulève la question des moyens plus que celle de la vaccination. "Ça met en exergue des difficultés qu'on signale depuis des mois", a-t-elle affirmé. "On manque de lits, on manque de moyens dans les établissements. Il nous faut du personnel aussi."

Pour la représentante syndicale, les hôpitaux payent aujourd'hui les "économies drastiques" imposées ces dernières années. "On en est àcompter le nombre d'essuie-mains qu'on utilise", déplore-t-elle. "Stop. Donnez-nous les moyens de travailler."