«Mission flash» : quelles solutions pour éviter un été sous haute tension aux urgences ?

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Céline Géraud, édité par Solène Leroux

Quarante-et-une propositions pour surmonter un été à "haut risque" dans les services d'urgence ont été déposées jeudi par François Braun, président de Samu-Urgences de France. Des préconisations qui ne font pas l'unanimité dans le milieu médical. Quelles sont les principales préconisations ?

Les conclusions de la "mission flash" sur les urgences commandée par Emmanuel Macron à François Braun, président de Samu-Urgences de France, ont été remises à Matignon jeudi après-midi. Quarante-et-une propositions pour surmonter un été à "haut risque" dans les services d'urgence . Quelles sont les principales préconisations ? Dans ce rapport, soumis à l'arbitrage de la cheffe du Gouvernement Élisabeth Borne , il y a tout d'abord une revalorisation des salaires pour les médecins libéraux chargés de réguler les appels au Samu : 100 euros bruts de l'heure défiscalisée, et des primes pour les gardes de nuit pendant les ponts du 14 juillet et du 15 août.

Mais ce n'est pas tout, François Braun propose également de fluidifier les admissions grâce à un triage ciblé à l'accueil et un filtre médical systématique via le standard téléphonique du Samu. Le rapport suggère aussi de limiter par endroits l'accès aux seules urgences vitales en particulier la nuit.

"Des meurtriers par procuration"

Mais les préconisations du docteur Braun ne font pas l'unanimité. "C'est du bricolage qui alourdit la charge de travail dans les Samu et qui met les patients en danger", assure Christophe Prudhomme, porte-parole de l'association des médecins urgentistes de France. "Il faut passer à autre chose que de simples mesures cosmétiques, dont certaines ne sont qu'une resucée de ce qu'on nous a proposé depuis de nombreuses années et qui ne fonctionne pas", assène-t-il au micro d'Europe 1. "Je considère que monsieur Braun et ses amis, qui ont rédigé ce rapport, et les politiques qui les ont missionnés sont des meurtriers par procuration."

Les mesures retenues par la Première ministre seront dévoilées vendredi ou lundi, et ce sera l'un des tout premiers chantiers du ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon étant amenée à démissionner après son échec aux élections législatives . Actuellement, 120 services d'urgence, notamment ceux des CHU de Bordeaux , de Grenoble et de Toulouse, sont contraints de restreindre leur activité, soit 20% des urgences en France.