"Araignée violoniste" : deux femmes opérées après avoir été mordues dans le Sud

araignée recluse brune
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Théo Maneval et C.P.-R. , modifié à
Les morsures de cet arachnide, l'araignée violoniste peuvent provoquer de graves réactions, comme une nécrose des tissus. Deux femmes ont ainsi dû subir une opération chirurgicale, dans le Languedoc-Roussillon. 

Elle mesure tout juste un centimètre et demi. Et pourtant, cette araignée cousine de la "recluse brune" d’Amérique du Nord a fait parler d'elle ces derniers jours, dans le sud de la France. Depuis la fin des années 2000, seulement quelques cas ont été signalés en Languedoc-Roussillon. Mais en deux semaines, deux personnes ont dû être opérées au CHU de Montpellier après avoir été mordues, a rapporté Midi Libre. Et une troisième patiente devra elle aussi passer sur la table d’opération dans les jours qui viennent. 

Une douleur vive. Présente dans les régions méditerranéennes, la coupable aux huit pattes se nomme la loxosceles rufescens, dite l'araignée violoniste. Ses trois victimes décrivent la même chose : au moment d'enfiler un pull ou un pantalon, elles ressentent une douleur violente. Une petite araignée tombe alors du vêtement. 

Après la piqûre, la peau se nécrose. Quelques heures après, de grandes traces rouges ou violettes commencent à apparaître sur la peau. Le docteur Christian Herlin du CHU de Montpellier a opéré la première des trois patientes, piquée à la cuisse : "Je n’avais jamais vu ça. Ça fait une plage de chair nécrosée, noire et dure de six à sept centimètres de diamètre", a-t-il décrit au micro d’Europe 1.

"Assez rapidement, en une semaine", la plaie s'est nécrosée. Il faut alors enlever la zone de peau morte pour éviter que la nécrose ne se répande au reste de la peau. L’une des autres patientes est, elle, repartie avec une cicatrice de 10 centimètres. 

Un venin puissant, mais une espèce non agressive. Heureusement, ces morsures d'araignées demeurent extrêmement rares. Car, en principe, aucune des espèces n'attaque l'homme. D'où la surprise de Christine Rollard, aranéologue au Muséum national d'Histoire Naturelle, à Paris : "C’est vraiment lorsqu’elles se sentent coincées qu’il peut y avoir une réaction de morsure. Mais en général, comme toutes les autres espèces d’araignées, elles fuient si elles se sentent dérangées", explique cette spécialiste à Europe 1.

"Et même s’il y a morsure, cela peut provoquer éventuellement une irritation. Mais il y a seulement 10% des cas où cela peut faire une réaction beaucoup plus marquée, jusqu’à quelque fois une intervention chirurgicale", poursuit-elle. Pas de panique toutefois, chaque année il y a seulement une dizaine de morts dues à des morsures d'araignées sur la planète. Et à ce jour, aucune n’a encore été recensée en France.