"Lubrizol, c’est une famille", témoigne une salariée de l'usine Lubrizol à Rouen

Les salariés de Lubrizol continuent de travailler : ils mettent notamment en sécurité le site avec des prélèvements et des contrôles. 2:02
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Thomas Vichard , modifié à
Corinne Adam, salariée de l’usine Lubrizol à Rouen depuis 23 ans et représentante du personnel, était l’invitée de Matthieu Belliard à 7h40. Elle a témoigné de son engagement pour son entreprise : "une famille", selon elle.
INTERVIEW

Après plusieurs semaines de discrétion, les salariés de l'usine Lubrizol de Rouen prennent la parole. Corinne Adam est comptable dans l'entreprise depuis 23 ans. Elle a montré toute sa solidarité Lubrizol et ses collègues après le drame qu'ils ont vécu le 26 septembre dernier

"Il y a une grosse solidarité entre les salariés. Nous sommes des 'Lubrizoliens'", ça témoigne de l’attachement que l’on se porte dans cette entreprise. Lubrizol, c’est une famille. C’est aussi pour cela peut-être qu’il y a eu si peu de communication externe. On essaie de faire tout ce qu'on peut pour essayer de faire tourner les autres usines, celle du Havre et les autres en Europe", explique la représentante du personnel à propos de la discrétion dont ont fait preuve les salariés de l’entreprise depuis l’incendie.

Beaucoup de commentaires malveillants

Surtout, ce qui est compliqué pour ces salariés, c’est le regard porté sur eux depuis le drame. "C’est très difficile à vivre. On ne comprend pas ce qu’il se passe, un sentiment d'injustice. Avec tous les moyens mis en oeuvre sur le site : les formations de sécurité, les contrôles qu'on a régulièrement... Face à ce sinistre et les commentaires qui sont fait, ça touche tout le monde : dans les cours d’école, les conjoints, les amis, la famille. C’est dur de comprendre quand on n’est pas dedans. C'est difficile de parler parce que c'est quelque chose de particulier à vivre."

Depuis l’incendie, les salariés continuent de travailler, "mais de façon particulière", selon Corinne Adam : "Nous avons des opérateurs qui viennent tous les jours. Pas pour produire, mais pour mettre en sécurité le site, en faisant des prélèvements et des contrôles."