«L'hôpital est mort» : à Paris, faible mobilisation des soignants malgré leur colère

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Plusieurs centaines de soignants ont manifesté ce mardi devant le ministère de la Santé. © AFP
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Thibaud Hue
Ce mardi, une nouvelle mobilisation de soignants avait lieu dans plus de 50 villes françaises. À Paris, ils étaient 200 à 300 devant le ministère de la Santé pour réclamer des hausses de salaires et d'effectifs. De son côté, l'exécutif attend le résultat de la "mission flash" commandée par Emmanuel Macron.
REPORTAGE

En pleine crise des urgences et à quelques jours des législatives, les personnels hospitaliers se sont peu mobilisés ce mardi pour réclamer des hausses de salaires et d'effectifs, tandis que l'exécutif attend le résultat de la "mission flash" commandée par Emmanuel Macron. Neuf syndicats et collectifs de soignants organisaient des rassemblements dans au moins 50 villes. Mais la mobilisation n'a pas fait le plein, puisque seulement 200 à 300 personnes se sont rendues devant le ministère de la Santé à Paris.

De multiples messages à faire passer

En blouse blanche, parfois un stéthoscope autour du coup, ces soignants appellent à l'aide, à travers des chants et des pancartes sur lesquelles on peut lire : "L'hôpital est mort, réanimez-le" ou "Votre santé est en danger".

Céline, infirmière et déléguée CGT, est dégoûtée de la profession. Elle explique "passer de chambre en chambre pour donner les médicaments et de passer au suivant", sans avoir le temps s'"asseoir sur le lit, lui tenir la main et lui raconter une histoire. C'est terminé ce temps-là, donc c'est de la maltraitance. J'en ai marre de travailler comme ça", ajoute-t-elle au micro d'Europe 1.

"Les gens fuient l'hôpital pour une question de santé"

Plus d'effectifs, plus de salaires, c'est aussi ce que souhaite Nicolas. Cet urgentiste voit ses collègues partir un à un : "Les gens fuient l'hôpital pour une question de santé, pour se préserver. Mais on est dans la perte de sens au niveau du travail. Dans mes urgences, ils sont cinq infirmiers au lieu de huit en train de travailler. Ce sont des gens qui vont accumuler de la frustration. Ils vont partir et c'est partout comme ça dans l'hôpital", explique-t-il. 

120 services d'urgences limitent leurs activités

Sans mesure concrète de la part du gouvernement ces prochaines semaines, ces manifestants en colère le martèlent : "Ils reviendront dans la rue". Quelques centaines de manifestants étaient également à Toulouse, Grenoble, Rennes ou Bordeaux.

Depuis plusieurs semaines, au moins 120 services d'urgence limitent leur activité ou se préparent à le faire. Le président de l'association Samu urgences de France, François Braun, rendra les conclusions de sa mission Flash d'ici la fin du mois, avec des décisions dès juillet.