Près de 6.000 canards ont dû être abattus dans un élevage. (Photo d'illustration.) 1:31
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Stéphane Place, édité par Antoine Terrel , modifié à
Un premier élevage français de canards a été contaminé par la grippe aviaire, dans les Landes. Les quelque 6.000 canards de l'élevage ont donc été abattus dès dimanche. Une réaction rapide qui témoigne des progrès accomplis par la filière dans la gestion de crise, depuis les terribles hivers 2015-2016 et 2016-2017.
REPORTAGE

Si le retour de la grippe aviaire ravive le souvenir douloureux des crises des hivers 2015-2016 et 2016-2017, la filière française du canard a tiré les leçons du passé et assure désormais réagir plus vite en cas de situation de crise. À l'époque, plus de 25 millions de canards avaient dû être abattus lors de la première crise, puis 4,5 millions lors de la deuxième. Une situation qui peut désormais être mieux anticipée grâce à des analyses plus rapides et une meilleure identification des personnes ou élevages en contact avec les élevages contaminés.

L'exemple d'un élevage contaminé dans les Landes

Dès dimanche, au lendemain d'une "forte suspicion" d'influenza aviaire de type H5, les quelque 6.000 canards d'un élevage contaminé à Bénesse-Maremne, dans les Landes, ont ainsi été abattus. Avant, donc, la confirmation officielle de la présence du virus par le laboratoire national de référence de l'Anses, mardi. "On a gagné à peu près 4 jours. C'est énorme !", confirme à Europe 1 l'éleveur Dominique Graciet. "Il y a 4 ans, il fallait que le cas soit avéré avant de lancer le processus. Aujourd'hui, les analyses se font plus vite et dès qu'il y a une suspicion H5, on déclenche l'abattage des peuplements de cette manière-là."

"Il faut aller plus vite que le virus"

Par ailleurs, pour enrayer la propagation, la filière dispose désormais d'un outil informatique. "C'est une base de données qui recense tous les opérateurs", explique Marie-Pierre Pé, directrice du Cifog (Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras). "Très tôt, sur un outil cartographique, on peut identifier les personnes, les camions ou les élevages qui ont été en contact avec le foyer originel", dit-elle encore. Et de conclure : "C'est toujours une histoire de course contre la montre. Il faut aller plus vite que le virus."

Et depuis deux ans, la filière organise aussi des simulations de crise. Le procédé : on déclenche une alerte pour s'assurer que le plan de bataille pour endiguer la propagation virale est au point.