Le suicide chez les étudiants : l'intelligence artificielle au secours de la prévention

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Jimmy Mohamed , modifié à
Ce mercredi, le docteur Jimmy Mohamed, consultant santé d'Europe 1, se penche sur la découverte de chercheurs français à propos du suicide chez les étudiants. Grâce à une intelligence artificielle, ils ont pu lister les comportements prédictifs d'un passage à l'acte.

Chaque jour de la semaine, dans la matinale d'Europe 1, le docteur Jimmy Mohamed, évoque une question de santé. Ce mercredi, il se penche sur le risque de suicide chez l'adolescent, qui pourrait être détecté plus facilement. Il serait en effet possible, grâce à l'intelligence artificielle, de prédire les comportements suicidaires chez les étudiants. C'est ce que nous apprend une étude menée par l'Inserm et l'Université de Bordeaux. Les chercheurs ont mis en place, grâce à l'intelligence artificielle, un ensemble d'indicateurs de santé mentale qui prédisent avec précision les comportements suicidaires des étudiants.

Comment les chercheurs ont-ils travaillé ?

"Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs ont suivi plus de 5.000 étudiants durant six ans et parmi eux, 20 ont présenté des comportements suicidaires. Ils ont identifié quatre symptômes ou caractéristiques qui pourraient détecter plus de 80% des comportements suicidaires chez les jeunes.

Quels sont ces critères prédictifs d'un comportement suicidaire ?

Trois critères sont assez communs à ceux des autres adultes, à savoir l'anxiété, les pensées suicidaires et les symptômes de dépression. Mais là où l'intelligence artificielle a pu apporter de nouvelles connaissances, c'est lorsqu'elle a mis en évidence qu'une baisse de l'estime de soi fait partie des facteurs prédictifs du passage à l'acte suicidaire chez les étudiants. En clair, un un stress lié à la réussite scolaire, la peur d'obtenir un diplôme qui ne vaille pas grand chose sur un marché du travail ultra-compétitif, ni même de trouver un job une fois ses études terminées, sont des éléments qui peuvent précipiter un passage à l'acte.

Peut-on parler d'un problème de santé publique ?

On ne saurait négliger l'importance d'une détection précoce des comportements suicidaires pour permettre un accès à une prise en charge adéquate. Rappelons que le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans et que les étudiants sont particulièrement exposés à ce risque, davantage encore à l'issue de la période Covid qui les a obligés à sacrifier pratiquement deux années universitaires. La bonne nouvelle, c'est qu'il existe des questionnaires et des échelles psychologiques pour évaluer l'anxiété et la dépression. Il serait possible de les diffuser massivement dans la population pour dépister plus précocement les étudiants à risque et les aider. Car oui, des solutions et des traitements existent."