Le bonheur ne fait pas vivre les femmes plus longtemps

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© JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
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G.S.
Une étude britannique sur 700.000 femmes démonte tout lien de cause à effet entre malheur et mortalité.

Le bonheur ne fait pas forcément vivre plus longtemps. Ou plutôt, il n'y a aucun lien de cause à effet entre le malheur et la mortalité, en tout cas chez les femmes, selon une étude britannique publiée par The Lancet.

Les "gens confondent la cause et l'effet". Les chercheurs ont interrogé pendant 10 ans 720.000 femmes anglaises et écossaises, âgées de 59 ans en moyenne. Au bout de 10 ans, 30.000 sont mortes, de cancers, de pathologies cardiaques ou d'accidents. Et selon les scientifiques, les femmes malheureuses (le "stress", la "tristesse" ressentie mais aussi le tabagisme, le manque d'exercice ou le célibat ont été pris en compte) ne meurent pas nécessairement les premières.

"La maladie vous rend malheureux, mais cette tristesse elle-même ne vous rend pas malade. Nous n’avons trouvé aucun effet direct du mal-être ou du stress sur la mortalité", résume la responsable de l’étude, Dr Bette Liu de l’université de la Nouvelle-Galles-du-Sud en Australie. "Beaucoup de gens pensent que le stress et la tristesse peuvent être directement responsables d’une maladie, mais ils confondent simplement la cause et l’effet", poursuit le Pr Richard Peto de l’université d’Oxford, co-directeur de l'étude.

Et les hommes ? Cette étude portait uniquement sur les femmes. Or, pour les hommes, le constat n'est pas forcément le même. "Les conclusions obtenues ne valent que pour les femmes de cette tranche d’âge vivant en Angleterre et en Écosse. Rien ne permet, notamment, de penser qu’elles s’appliquent aux hommes. Or, nous savons, grâce à d’autres études, que les déterminants du bonheur chez les hommes peuvent être assez différents de ceux des femmes", conclut le Pr Peto.