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/ Crédit photo : MATHIEU THOMASSET / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
L'octocrylène, un composé chimique utilisé pour filtrer les UV dans de nombreuses crèmes solaires, est sous les radars de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Cette dernière a transmis au gouvernement une demande de restriction de la substance, la jugeant néfaste pour l'environnement mais aussi pour la santé.

Alors que les perturbateurs endocriniens sont pointés du doigt par les scientifiques depuis de nombreuses années, l'Anses s'attaque cette semaine à l'octocrylène, substance chimique très répandue dans les cosmétiques et en particulier les crèmes solaires. Dans une note transmise au gouvernement, l'agence demande son retrait dans le cadre de la réglementation "Reach", le règlement européen qui recense et évalue les substances chimiques en Europe, selon des informations recueillies par Franceinfo ce vendredi, qui note une procédure "rare".

Analyse du ministère de la transition écologique, puis de la Commission européenne

Selon les premiers résultats de l'Anses, l'octocrylène, un proche parent de la benzophénone, en plus d'être potentiellement cancérigène une fois le tube de crème solaire ouvert, est néfaste pour l'environnement. Il aurait par exemple des effets sur la vie marine et notamment pour les coraux, plusieurs territoires l’ayant déjà interdite dans les produits de protection solaire, comme les Îles Vierges des États-Unis ou la république des îles Marshall. Et seul moyen de réduire les risques selon l'Agence : l'interdiction de l'octocrylène.

Seulement en France, ça coince. Dorénavant, l’Anses doit attendre que le gouvernement porte cette demande de restriction à Bruxelles, qui aura le dernier mot sur le retrait ou pas de la substance, comme le veut la procédure. Mais toujours selon Franceinfo, plusieurs sources internes rapportent une "situation de blocage inédite" au ministère de la transition écologique. Le ministre Christophe Béchu serait "favorable à ce stade à porter une analyse des options".

Plusieurs associations de protection de la santé et de consommateurs comme UFC-Que Choisir avaient déjà pointé du doigt la substance en 2021, à la suite d'une étude publiée dans la revue scientifique Chemical Research in Toxicology. Elles demandaient une "réévaluation d'urgence" des risques liés à l'octocrylène.