La radiologie interventionnelle, l'alternative aux opérations lourdes et aux ablations

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Victor Dhollande, édité par Cédric Chasseur

Elle s'impose comme la solution avant une opération lourde comme l'ablation de l'utérus ou de la prostate. La radiologie interventionnelle, beaucoup moins coûteuse pour la Sécurité sociale, est encore méconnue du grand public. Europe 1 vous fait découvrir cette technique déjà utilisée dans le service de l’hôpital Georges-Pompidou à Paris. 

Abuse-t-on du bistouri en France ? C’est en tout cas ce qu’affirment les radiologues interventionnels. Leur spécialité est encore méconnue du grand public et pourtant, dans de nombreux cas, elle permet d’éviter une opération lourde comme l’ablation de l’utérus ou de la prostate. Deux à quatre fois moins cher, elle offre aussi une alternative moins coûteuse à la Sécurité sociale, à l'heure où tout est fait pour trouver des économies dans les dépenses de santé. Une technique dont a bénéficié Ghislaine à l’hôpital Georges-Pompidou de Paris, où ces chirurgiens sans scalpel sont intervenus pour la soulager.

Cette femme de 46 ans a connu il y a deux ans des règles très abondantes, à un rythme de dix jours par mois. Son gynécologue lui diagnostique alors un fibrome utérin. Il s'agit d'une tumeur non cancéreuse, bénigne donc, mais très inconfortable. Il lui conseille immédiatement une ablation de l’utérus. "Je n’étais pas prête du tout à supporter cette nouvelle", confie Ghislaine. "On a un peu l’impression d’être dans le Docteur maboule, on doit retirer des pièces." Avant d'opter pour cette solution radicale, elle choisit tout de même de se tourner vers d'autres techniques pour voir s'il n'y a pas "autre chose à faire.

Pas de cicatrice 

Après une consultation avec un radiologue interventionnel, on lui préconise ce qu’on appelle une embolisation. "On va naviguer dans les artères au moyen d’un cathéter qu’on va manipuler", explique au bloc opératoire Marc Sapoval, radiologue à l’hôpital Georges-Pompidou à Paris. Face à lui, un immense écran l’aide à être encore plus précis. Il injecte à la patiente des mini-billes dans les artères du fibrome afin de les "asphyxier". "Ils vont mourir et la patiente va avoir une amélioration de ses symptômes lors de ses prochaines règles", promet Marc Sapoval. Après cette opération, Ghislaine n’est restée qu’une seule nuit à l’hôpital. Elle a pu retravailler une semaine plus tard. Une opération qui n'a laissé aucune cicatrice et lui a permis de conserver son utérus.