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Marion Gauthier, édité par Solène Leroux , modifié à
Ils étaient des milliers, dans toute la France, à manifester samedi pour défendre le système de santé à l’appel de plusieurs collectifs et syndicats de professionnels hospitaliers et libéraux. Ils demandent plus de moyens et de personnels pour améliorer les conditions de travail de ceux qui restent, car les désertions sont légion. C'est le cas d'Anne. 
TÉMOIGNAGE

"J'ai cru que j'allais mourir au travail." Des mots durs et forts, lancés par Anne lors de la manifestation samedi à Paris. À l’appel de plusieurs collectifs et syndicats de professionnels hospitaliers et libéraux, des milliers de soignants et de personnes de la société civile ont défilé samedi pour réclamer plus de moyens pour l'hôpital. Parmi eux, Anne, en arrêt maladie pour burn-out depuis deux ans. "J'ai eu un pic d'hypertension très, très grave. Je n'ai pas pu parler pendant 15 jours. Je ne pouvais plus me lever, je ne comprenais pas ce qui se passait", détaille-t-elle pour Europe 1. Elle a quitté son poste d’infirmière à Paris épuisée, et se dit incapable de remettre les pieds à l’hôpital.

Une "surcharge de travail inhumaine"

"Je ne voulais pas me donner la mort, mais je voulais que les choses s'arrêtent", assure-t-elle. "Tout ça, c'est consécutif à des managements qui sont complètement ridicules, qui ne s'occupent plus de l'humain." Et d'avancer que les conditions de travail n'étaient plus décentes : "Il y avait une surcharge de travail inhumaine, et je suis une bosseuse !"

Elle raconte les journées passées à faire du travail administratif, alors que son "travail, c'est d'accueillir les gens". "Il n'y avait plus de sens", dit-elle avec émotion, "malgré le temps qui s'est écoulé" depuis son arrêt. "L'hôpital se délite depuis des années, c'est terrible. C'est un joyau national."