Valérie, 53 ans, souhaite participer à l'expérimentation du cannabis thérapeutique en France. 1:17
  • Copié
Anne Le Gall, édité par Séverine Mermilliod
Le cannabis va être testé pour ses vertus médicales sur des malades. L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé a indiqué jeudi que les essais de prise de cannabis thérapeutique en France commenceront "dans quelques jours". Valérie Gisclard, 53 ans, explique sur Europe 1 les raisons qui l'ont poussée à se porter volontaire.
TÉMOIGNAGE

L’expérimentation du cannabis thérapeutique va démarrer en France d'ici la fin du mois, a annoncé l'Agence nationale du médicament qui lui a donné son jeudi feu vert. Elle concerne des patients dont les douleurs ne peuvent pas être soulagées par les médicaments actuels, notamment des personnes atteintes de sclérose en plaque, d’épilepsie sévère, de certains cancers... 3.000 volontaires vont être recrutés. Valérie Gisclard, 53 ans, s'est portée candidate auprès de son médecin pour participer a l'essai, car elle n'a pas d'autre solution pour soulager ses douleurs. Europe 1 a recueilli son témoignage.

"Il faut bien trouver des solutions"

"J'ai appris à rehausser le seuil de la douleur. Je suis allergique aux morphiniques, aux opiacés, je suis intolérante XXL à la codéine, donc finalement il ne reste plus grand-chose", détaille la candidate à l'expérimentation. Valérie souffre de plusieurs maladies chroniques, dont une leucémie et une algie vasculaire de la face, mais elle est allergique à de nombreux antidouleurs. Jusqu'à présent, seul son mental lui permettait de lutter contre les douleurs. "Mais il arrive un moment donné où, même avec un mental, je suis fatiguée de souffrir et il faut bien trouver des solutions", insiste la quinquagénaire. 

"Si un patient sur 15 est soulagé, c'est déjà gagné"

Bien sûr, dit-elle, "ça peut faire peur, le cannabis, on n'a pas toutes les informations aujourd'hui, mais si je vais fumer mon petit joint avec ma petite plantation chez moi, je risque de me faire plus mal. Donc j'essaye d'être intelligente et de ne pas détraquer tout ça". Pour Valérie, tout l'intérêt est justement "d'être suivie par un médecin, une équipe pluridisciplinaire de la douleur, et qu'ils puissent m'accompagner sur la prise de ce cannabis thérapeutique".

"Je n'attends pas non plus un remède miracle", conclut Valérie, "mais si un patient sur 15 est déjà soulagé, c'est déjà gagné !"

L'autorisation pour une expérimentation sur 3.000 patients, encadrée par des personnels de santé formés, avait été donnée à l'Assemblée nationale en 2019. Le cannabis thérapeutique sera également utilisé en soins palliatifs. La prise se fera sous forme d'huile ou de fleurs séchées consommées par inhalation et les teneurs en THC et CBD, les deux substances psychoactives du cannabis, ont été soigneusement testées en amont, comme Europe 1 vous l'explique ici.