La cystite touche une femme toutes les 30 secondes en France. 1:31
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Jonathan Grelier
La cystite est une infection urinaire au niveau de la vessie particulièrement pénible pour les femmes. Invité de "Sans rendez-vous" jeudi sur Europe 1, Jean-Marc Bohbot, spécialiste des infections génito-urinaires, a livré ses conseils pour limiter et prévenir les risques de contracter ce type d'infection.

Douleur extrême, réticence à avoir des rapports sexuels, impact sur son travail... Infection urinaire localisée au niveau de la vessie et qui touche principalement les femmes, la cystite a de nombreuses conséquences sur leur quotidien. En France, une femme est concernée par une cystite toutes les 30 secondes. Invité de Sans rendez-vous jeudi sur Europe 1, le médecin infectiologue Jean-Marc Bohbot, spécialiste des infections génito-urinaires à l’Institut Alfred-Fournier de Paris, a livré ses conseils pour réduire l'apparition de ce problème. Pour le coauteur du livre La cystite, le cauchemar au féminin, lutter contre les cystites nécessite d'adopter une approche globale.

Le tabac, "un poison" pour la vessie

Jean-Marc Bohbot a tout d'abord souligné l'impact délétère du tabac, "un poison", pour les femmes souffrant de cystites. Celles "qui fument ont moins d’œstrogènes dans le sang", a-t-il souligné. Or, "c'est le carburant des défenses au niveau du vagin et de la vessie". De plus, la consommation de ce produit engendre un dépôt de "produits extrêmement toxiques dans la vessie", a ajouté le spécialiste.

Rappelant que la cystite est causée par des bactéries, les colibacilles (escherichia coli), provenant du colon, Jean-Marc Bohbot a par ailleurs souligné que ces infections étaient "souvent liées à un déséquilibre de la flore intestinale" qui peut également avoir une incidence sur les microbiotes vaginal et vésical. En cas de cystites à répétition, l'administration d'antibiotiques peut alors être délétère. "La répétition des traitements antibiotiques va déséquilibrer encore davantage" les microbiotes, a insisté le spécialiste.

Des positions sexuelles... à risque

D'où l'importance de préférer un "traitement qui va permettre de réparer les microbiotes", qui peut "prendre plusieurs mois", et de modifier son quotidien. Car "tous les microbiotes sont totalement dépendants de l’état général de la femme", a indiqué le médecin. Le stress, "facteur aggravant" du risque de contracter une cystite, est donc à proscrire autant que possible. Tout comme... certaines positions sexuelles ! "La classique position du missionnaire est la pire" et peut favoriser la diffusion des bactéries impliquées dans ces infections, selon Jean-Marc Bohbot.

"Quand on ressent l’envie d'uriner, surtout quand on a des antécédents de cystites à répétition, il ne faut pas se retenir", a aussi recommandé le spécialiste. Boire à sa soif et 1,5 litre d'eau par jour peut également aider. Dernière pratique positive : l'exercice physique. Celui-ci permet en effet d'améliorer "le microbiote intestinal parce qu’on diminue la masse graisseuse en augmentant la masse musculaire et qu'on s’oxygène davantage, ce qui permet aux bonnes bactéries de bien se développer", a conclu Jean-Marc Bohbot.