Gérald Kierzek : la région parisienne est "le premier désert médical" de France

L'urgentiste Gérald Kierzek, vendredi sur Europe 1.
L'urgentiste Gérald Kierzek, vendredi sur Europe 1. © Europe 1
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L'urgentiste Gérald Kierzek fait le point sur le déserts médicaux et sur les solutions qui peuvent y être apportées.

C’est un problème de santé publique. Entre deux et trois millions de Français vivent dans des déserts médicaux, où le premier médecin généraliste se trouve souvent à plus d’une demi-heure de route. Qu’est-ce qu’un désert médical ? Selon le ministère de la Santé, c’est une zone dans laquelle sont installés une cinquantaine de médecins pour 100.000 habitants, une densité inférieure de 30% à la moyenne nationale (82 praticiens pour 100.000 habitants).

Les zones urbaines également touchées. Le premier ressort de la désertification médicale, c’est "la désertification tout court", a expliqué l’urgentiste Gérald Kierzek vendredi dans le Grand direct de la santé sur Europe 1 : les médecins sont moins désireux de s’installer dans des zones où les écoles pour leurs enfants sont rares et où leurs conjoints peinent à trouver du travail. Un phénomène qui touche les zones rurales, mais pas seulement. "La région parisienne est le premier désert médical de France", affirme Gérald Kierzek. En cause : des problèmes de sécurité autour de Paris et des loyers trop élevés dans la capitale.

Des mesures d'incitation. Quelles sont les conséquences pour la santé des patients, les premiers concernés ? Avec le 15 et le Samu, joignables jour et nuit, les actes de médecine quotidienne et les maladies chroniques sont plus menacés que les cas graves ou vitaux. Pour remédier aux déserts médicaux et inciter les médecins à s’y installer, il y a deux options, selon l’urgentiste : la coercition ou l’incitation. Le gouvernement propose notamment des Contrats d’engagement de service public (CESP), grâce auxquels les futurs praticiens sont aidés et suivis pendant leurs études, avant de recevoir une bourse pour s’installer dans une zone en déficit de médecins.

Les médecins étrangers, une fausse bonne solution.Une autre piste consisterait à renforcer le rôle des pharmacies et à la télémédecine qui, sans remplacer le face-à-face, permet à des médecins de faire des consultations à distance pour certains diagnostics ou actes médicaux le permettant. Quant à l’installation de praticiens étrangers de l’Union européenne, elle pose plusieurs problème, selon Elisabeth Assayag, spécialiste santé d'Europe 1 : leur recrutement est coûteux et leur niveau médical n’est pas toujours à la hauteur de celui des médecins français. C’est aussi une fausse solution qui consiste à déplacer la question : les médecins, notamment roumains, qui quittent leur pays pour s’installer en France créent de nouveaux déserts médicaux… en Roumanie.