Gel, laser, dépigmentation... les méthodes pour rendre vos cicatrices moins visibles

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Guilhem Dedoyard , modifié à
Avoir une cicatrice visible n'est pas une fatalité. Comme l'explique la dermatologue Marie Jourdan dans Sans Rendez-vous sur Europe 1, plusieurs gestes peuvent permettre d'aider la cicatrisation au mieux et faire en sorte que la blessure se voit le moins possible.

Une cicatrice trop visible peut parfois embarrasser son porteur. Heureusement, comme l'explique la dermatologue Marie Jourdan sur Europe 1, de très nombreux petits conseils permettent de prendre en charge au mieux sa cicatrice afin que celle-ci ne reste pas trop rouge ou boursouflée. Si chaque peau est différente et va réagir d'une manière qui lui est propre à la cicatrisation, il est toujours possible de faire quelque chose. Toutefois, la phase inflammatoire de la cicatrisation doit être appréhendée avec précaution. L'essentiel est avant tout d'éviter les tensions.

Ne pas appliquer de tensions 

Dans le processus de cicatrisation, les circonstances du passage au bloc vont avoir une importance et les chirurgiens peuvent prendre des précautions pour aider à la cicatrisation. "Quand l’opération n’est pas faite en urgence, les chirurgiens vont ajouter des fils profonds pour éviter les tensions à la surface. Le type de fil peut aussi jouer mais c’est un peu imprévisible", explique le docteur Marie Jourdain. Le professionnel aura par ailleurs mis "des crèmes, des pansements pour que la cicatrisation se passe bien".

Mais une fois sorti du bloc, "il y a une grande variabilité inter-individuelle qu’on ne peut pas prévoir. Il y a aussi tous les mouvements, des tensions qui vont interagir, et des soins qui ne vont pas forcément être faits comme il le fallait", reconnait Marie Jourdan. C'est donc au patient de faire attention à ne pas aggraver la situation en suivant bien les conseils des médecins. Masser précocement une cicatrice chirurgicale peut aider "mais il faut avoir l’habitude pour ne pas exercer de tensions et risquer de l’élargir. C'est un massage hyper précautionneux voir prescrit chez le kiné".

Macération dans un corps gras et étouffement de la cicatrice 

Plus généralement, l'un des premiers gestes à avoir est de faire en sorte "que la plaie soit toujours un petit peu humide. Il faut faire macérer dans un milieu désinfecté avec un corps gras", préconise la dermatologue. Tamponner ou utiliser un pansement sec, comme certains parents peuvent le croire est une mauvaise idée. 

En phase inflammatoire, après une semaine, il y a un intérêt à "appliquer des gels de silicone, très lourds, pour venir étouffer la cicatrice et éviter qu’elle devienne hypertrophique, qu’elle boursouffle", conseille Marie Jourdan. Cela peut aussi marcher avec des patchs. Plus surprenant, le miel a un coté antiseptique qui va "diminuer les attaques sur la plaie pendant la cicatrisation. Le sucre va donner un côté absorbant, ça va absorber l’exsudat des plaies. C’est quelque chose qu’on peut utiliser quand on est vraiment désespéré."  

Faire attention à l'évolution de la pigmentation de la cicatrice et l'harmoniser

Le massage peut aussi aider, une fois sorti de la phase inflammatoire, "pour libérer les adhérences et la décoller du plan profond", selon Marie Jourdan. Mais globalement, lorsque la cicatrice devient ancienne, les actions possibles se réduisent. Toutefois face à une cicatrice trop foncée ou trop claire des crèmes dépigmentantes ou une exposition au soleil peuvent permettre d'harmoniser avec la couleur de la peau. L'exposition au soleil demeure toutefois à éviter "pendant la phase inflammatoire car si la cicatrice rouge est exposée elle va pigmenter", prévient la dermatologue.

Utiliser des anti-inflammatoires comme les corticoïdes pour les cicatrices un peu en relief peut être pertinent mais il faut faire attention au moment où les prendre. Pris en phase inflammatoire ils vont avoir l'effet inverse, surtout en forte dose. En effet, "la phase inflammatoire est utile. Si on prends des anti-inflammatoires on a une baisse du système immunitaire alors qu’on en avait besoin, on va se retrouver avec une cicatrisation beaucoup plus longue et souvent atrophique, très fine et très brillante", met en garde Marie Jourdan.

Le laser une solution efficace à court et long terme

Reste une dernière solution qui est le recours au laser, la spécialité de Marie Jourdan. Plusieurs lasers existent selon le type de cicatrices et ils permettant de "prendre en charge une cicatrice, même 20 ans après". Et selon la dermatologue, cela permet toujours quelques progrès. La prise en charge par la sécurité sociale reste toutefois assez faible et l'action coûte environ 200 à 350 euros selon la cicatrice.

Le laser peut aussi avoir utilité précoce "pour accompagner le phénomène de cicatrisation et l’optimiser" en envoyant les bonnes informations. Cela peut être fait "le jour où l’on retire les fils", ou en sortie du "bloc opératoire, juste après avoir suturé pour une cicatrisation optimale", explique la dermatologue. Aux Pays-Bas une étude a montré que "faire du laser la veille de la chirurgie" pouvait avoir des bénéfices car il prépare la peau en lui envoyant des messages. Et cette action du laser le rend très utile.