La shigellose provoque notamment des maux de ventre, et des diarrhées glairo-sanglantes voire hémorragiques. (Illustration) 1:25
  • Copié
Yasmina Kattou , modifié à
L'Institut Pasteur alerte face à la propagation de shigellose dans l'Hexagone, et notamment, sa souche "sonnei". Provoquant notamment des diarrhées glairo-sanglantes, cette bactérie qui se transmettait jusqu'à présent, avec les mains, peut maintenant se propager grâce aux relations sexuelles. Pire, elle est devenue résistante aux antibiotiques.

L'alerte est donnée. Dans un communiqué, l'Institut Pasteur, s'inquiète de la propagation de la shigellose en France et de sa souche "sonnei". Sœur de la fameuse E.Coli, la shigellose provoque la mort chaque année de près de 200.000 personnes à travers le monde. Fièvre, douleurs abdominales, vomissements, diarrhées glairo-sanglantes voire hémorragiques, choc septique... Ses symptômes sont nombreux, et parfois violents. 

Jusqu'à présent, la bactérie shigella sonnei se transmettait à cause d'un manque d'hygiène des mains, à l'image de la gastro-entérite. Mais depuis, les scientifiques ont constaté un nouveau moyen de transmission : les relations sexuelles. 

Les hommes plus touchés que les femmes ?

"Au départ, nous n'avions que des souches qui revenaient d'Asie du sud-est, et c'étaient des cas isolés. Et après, la souche, on ne la retrouvait plus. Sauf que maintenant, on a une transmission active de la bactérie et ce sont majoritairement des hommes" qui sont contaminés, explique au micro d'Europe 1 Sophie Lefèvre, du centre de référence des bactéries E.Coli, Salmonella et shigella à l'institut Pasteur. 

Actuellement, "j'ai 99 hommes contaminés, pour trois femmes, sur la période 2020-2021. Et la transmission ne s'arrête pas puisqu'en 2023, elle est toujours là", poursuit-elle. Un phénomène qui s'explique partiellement par le fait que la bactérie shigella sonnei est résistante aux traitements. 

Prescrire les bons antibiotiques, au bon moment

"Elle a un profil de résistance à plusieurs antibiotiques, ce qu'on n'avait pas forcément avant. Jusqu'à présent, on avait des souches qui avaient une résistance à un antibiotique, mais pas une accumulation de résistance à plusieurs molécules", s'inquiète Sophie Lefèvre. 

Alors, face à un cas de shigella, l'institut Pasteur recommande aux médecins de réaliser un test bactérien pour savoir de quelle souche il s'agit, et prescrire les bons antibiotiques.