EXCLU EUROPE 1 - Six mesures de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs face au manque de centres spécialisés

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Yasmina Kattou, édité par Julien Moreau , modifié à
La Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (la SFAP) va publier un rapport, qu’Europe 1 a pu consulter en avant-première et en exclusivité, pour améliorer la prise en charge des personnes en fin de vie en France. Six propositions concrètes ont été établies par des professionnels de terrain pour pallier le manque de soins palliatifs en France.

La Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) veut simplifier l'accès aux soins palliatifs pour les professionnels et les patients. La SFAP va publier un rapport, qu’Europe 1 a pu consulter en avant-première et en exclusivité, pour améliorer la prise en charge des personnes en fin de vie en France. Ce rapport doit être envoyé au ministre de la Santé, François Braun, dans les prochains jours. Aujourd'hui, il existe un millefeuille de structures pour accueillir des patients en soins palliatifs. Entre les équipes mobiles, les réseaux de soins et les hôpitaux, il est devenu difficile pour un médecin d'orienter son patient vers la prise en charge optimale. Deux tiers des Français n'ont pas accès aux soins palliatifs et seulement 30% des personnes qui nécessitent ces soins peuvent réellement en bénéficier. 

Coordonner l'ensemble des besoins

Claire Fourcade, présidente de la SFAP veut centraliser l'accès aux professionnels de la fin de vie. "Un médecin généraliste accompagne chaque année, en moyenne, trois patients en fin de vie. À chaque fois, ça va être quelque chose de nouveau. L'idée, c'est d'avoir une équipe sur le territoire qui va coordonner l'ensemble des besoins. Le médecin appelle un numéro et c'est une équipe spécialisée qui va se charger de comprendre avec le patient ce dont il a besoin avec ceux qui le soignent", a-t-elle déclaré au micro d’Europe 1. 

Une astreinte téléphonique serait alors disponible 24h sur 24, rapporte la présidente de la SFAP. "Il faut qu’il soit possible de faire appel, en cas d'urgence, à une équipe qui soit en capacité de répondre 24 heures sur 24. L'idée, c'est de ne jamais laisser des soignants de premier recours ou des patients sans la moindre solution", a-t-elle ajouté. 

Former les infirmières aux soins palliatifs en pratique avancée

Dans les six propositions, une mesure attire particulièrement l’attention pour décharger les médecins dans les déserts médicaux : former aux soins palliatifs des infirmières en pratique avancée. Aujourd’hui, les infirmières en question sont spécialisées en oncologie, maladie et transplantation rénale ou encore pathologies courantes et soins primaires, mais la formation en soins palliatifs n’existe pas encore. "Sur des territoires où les médecins ne sont pas facilement disponibles, il y a toute une gamme de soins qui pourrait être faite par ces infirmières. Prescrire une réévaluation d'un traitement avec de la morphine par exemple, et qui vont permettre, en particulier à domicile, de pouvoir répondre aux besoins des patients le plus rapidement possible", a déclaré Claire Fourcade.

Augmenter l'offre de soins palliatifs à domicile

Cela permettrait d'augmenter l'offre de soins palliatifs à domicile, alors que 70% des Français souhaitent s'éteindre chez eux entourés de leur proche. Pour ceux qui ne peuvent être maintenus à domicile, la Société Française d'Accompagnement et de soins Palliatifs suggère la création de nouveaux lieux qui seraient des "cocons" pour ces patients : "On aurait besoin de lieux qui soient comme une maison, des lieux accueillants et conviviaux. Comme une maison plutôt que comme un hôpital, mais qui en même temps, permettent d'avoir un niveau de soins et de surveillance suffisants pour les patients. Et ce type de dispositif est extrêmement rare en France", a conclu Claire Fourcade.