Endométriose : quatre conseils pour soulager les douleurs

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Solène Delinger , modifié à
Une femme sur dix souffre de l'endométriose. Taboue il y a encore quelques années, cette maladie gynécologique incurable bouleverse le quotidien de celles qui en sont atteintes. Car elle ne se limite pas à de "simples" maux de ventre pendant les règles. Rapports sexuels douloureux, troubles urinaires ou digestifs... Comment soulager ces douleurs ? Invité dans "Bienfait pour vous" sur Europe 1, le gynécologue Marc Even livre quatre conseils pour faciliter le quotidien des femmes atteintes d'endométriose. 
DÉCRYPTAGE

Le tabou autour de l'endométriose se lève peu à peu. Dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux début janvier, Emmanuel Macron s'est emparé du sujet. Le président de la République a annoncé une "stratégie nationale" pour lutter contre cette maladie gynécologique qui touche une femme sur dix, soit environ 2,5 millions d'entre elles, et qui est la première cause d'infertilité en France. "Ce n'est pas un problème de femmes. C'est un problème de société", a déclaré le président de la République, qui entend "mieux prendre en charge, faire connaître et diagnostiquer l'endométriose". Car l'endométriose ne peut pour l'instant pas être soignée. Et pourtant, elle bouleverse le quotidien de toutes celles qui en sont atteintes. Maux de ventre pendant les règles, rapports sexuels douloureux, troubles urinaires ou digestifs... Les douleurs sont innombrables et sont propres à chaque femme. Comment les soulager ? Invité dans "Bienfait pour vous" sur Europe 1, le gynécologue Marc Even livre cinq conseils pour apaiser les maux des femmes souffrant d'endométriose. 

Un traitement antalgique pour les adolescentes

L'endométriose est une maladie inflammatoire. A l'adolescence, quand les jeunes femmes souffrent, on peut leur prescrire du paracétamol associé à des anti-inflammatoires. Ce traitement va venir les soulager pendant les règles. 

Un traitement hormonal

Le traitement anti-inflammatoire a ses limites. S'il n'est pas assez puissant, on peut avoir recours à un traitement hormonal avec la prise de la pilule (si la patiente n'exprime pas de désir de grossesse). Prise en continu, la pilule bloque les règles. Ce traitement est efficace pour les dysménorrhées, les douleurs pendant les règles, et les dyspareunies, les douleurs pendant les rapports sexuels. Prendre la pilule sans interruption n'est pas dangereux. Il n'y a pas d'altération, notamment sur la réserve ovarienne, ni d'impact sur la fertilité. Il est en revanche nécessaire de trouver la pilule adaptée. 

La chirurgie

Si l'endométriose est sévère, et le traitement médicamenteux insuffisant, il est alors nécessaire d'enlever les kystes et les adhérences provoquées par les fragments d’endomètre présents dans la cavité abdominale. Parfois, l'utérus et les ovaires sont retirés. L'intervention permet de supprimer durablement la gêne. Mais attention : il faut bien prendre en compte le rapport risque/bénéfice (il y a notamment un risque d'incontinence après l'opération). 

Une alimentation saine

Les douleurs de l'endométriose peuvent être soulagées naturellement. Les aliments riches en oméga 3 diminuent la sévérité des symptômes. Les femmes atteintes de la maladie peuvent par exemple consommer des poissons gras comme la sardine, le maquereau, le hareng ou des œufs de poule élevées aux graines de lin, car ils sont dix fois plus riches en oméga 3 que les autres œufs. La cannelle est aussi conseillée en cas d'endométriose car c'est une épice anti-inflammatoire et antioxydante capable de réduire les douleurs pelviennes pendant les règles mais aussi les nausées. L'alcool, en revanche, est à bannir car il fait varier les taux d'hormones.