Les premières victimes de la Dépakine, antiépileptique de Sanofi, commencent à être dédommagées. Si les indemnisations sont inégales, l'une des victimes va toucher 1,3 million d'euros, rapporte Le Parisien.
Le fonds mis en place par l'État pour indemniser les victimes de la Dépakine a procédé à des premiers versements. Parmi les 1.655 dossiers traités par l'Oniam, Office national d'indemnisation des accidents médicaux, 20 font l'objet d'une offre définitive. Notamment celui d'un jeune homme de 20 ans, qui a été indemnisé à hauteur de 1,3 million d'euros, révèle mardi Le Parisien.
"C'est la roulette russe"
Détecté autiste et souffrant, entre autres, de malformations cardiaques, ce jeune homme a été exposé à la Dépakine en raison de la prise de ce médicament par sa mère lors de sa grossesse. Toutes les victimes ne sont pas indemnisées à la même hauteur. Tout dépend des symptômes retenus par le collège d'experts chargé de traiter les dossiers. "C'est la roulette russe", confie Marine Martin, présidente de l'Apessac (Association d'aide aux parents d'enfants souffrant du syndrome de l'auticonvulsivant), au Parisien. Pour l'instant, 170 dossiers ont été examinés.
Des milliers d'enfants touchés
Le valproate de sodium, le principe actif (un antiépileptique) de la Dépakine et ses dérivés, est responsable depuis 1967 de malformations chez 2.150 à 4.100 enfants, et de troubles neuro-développementaux chez 16.600 à 30.400 enfants, selon des estimations de l'Assurance-maladie et de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Les risques de malformations liés au valproate de sodium ont été pointés par des études scientifiques dès les années 1980, tandis que les risques neuro-développementaux l'ont été à partir du début des années 2000.
La Dépakine est produite par Sanofi, qui refuse de contribuer au processus d'indemnisation des victimes.