De la peau pour humains imprimée en 3D à Marseille : "C'est une révolution"

  • Copié
Nathalie Chevance, édité par Lucie de Perthuis , modifié à
A l'hôpital de la Conception à Marseille, une bio-imprimante 3D permet d'imprimer de la peau, qui pourrait ensuite être utilisée pour des greffes. Avant les tests réalisés en première mondiale dans la cité phocéenne dans quelques mois, des professionnels présentent ce bijou technologique au micro d'Europe 1.
REPORTAGE

A l'hôpital de la Conception, au cœur de Marseille, une révolution se prépare. La greffe de peau représente un casse-tête pour les médecins, et une invention pourrait bien faciliter ce procédé. Une start-up girondine a conçu une machine à fabriquer de la peau, une sorte de bio-imprimante 3D. Des tests doivent être réalisés en première mondiale dans quelques mois à l'hôpital marseillais.

"Une des technologies les plus puissantes qu'il soit"

L'imprimante fait la taille d'une petite armoire, avec une multitude d'écrans pour visualiser les cellules. Prélevées sur un patients à partir d'un minuscule bout de peau, les cellules sont préparées, cultivées en laboratoire avant d'être placées dans la machine. Un mois plus tard, un échantillon de 40 cm de peau en ressort.

"On charge l'imprimante avec ces cellules qui les met dans une sorte d'encre faite principalement de collagène, ensuite elle les assemble couche par couche de manière très précise pour fabriquer une peau qui ressemble le plus possible à une peau normale", précise Florence Sabatier, responsable de l'unité de thérapie cellulaire à l'APHM. "C'est une étape importante dans le domaine de la régénération des tissus. C'est une des technologies les plus puissantes qu'il soit", poursuit la scientifique.

Dans quelques mois, des patients vont pour la première fois pouvoir bénéficier de cette technologie, notamment les grands brûlés. Le docteur Casanova s'occupe de ces patients dont la peau a été brûlée : "Il y a dix ans on n'imaginait même pas ça ! Cette technique est celle qui va certainement nous donner la peau la plus proche en terme de constitution, d’architecture et d'agencement cellulaire de la peau humaine. C'est notre espoir, c'est une révolution", s'enthousiasme le médecin.

Après la peau, la bio-imprimante pourrait bien fabriquer d'autres organes, comme des vaisseaux ou encore du cartilage. C'est en tout cas l'espoir des médecins.