Covid : faute de vaccin, Sanofi reconnaît un «échec»

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Le géant pharmaceutique français Sanofi a reconnu ce mardi avoir subi un "échec" dans le développement d'un vaccin anti-Covid © ERIC PIERMONT / AFP
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avec AFP
Le géant pharmaceutique français Sanofi a reconnu ce mardi avoir subi un "échec" dans le développement d'un vaccin anti-Covid, un créneau sur lequel il est nettement en retard par rapport à des concurrents comme l'américain Pfizer. "C'est, il faut le reconnaître, un échec (…) par rapport à la rapidité qu'il fallait", a admis le président du groupe, Serge Weinberg.

"C'est, il faut le reconnaître, un échec (…) par rapport à la rapidité qu'il fallait". C'est la première fois que le groupe s'exprime de manière aussi tranchée sur le sujet, ces déclarations ayant été faites devant ses actionnaires réunis en assemblée générale. Plusieurs d'entre eux ont profité de l'occasion pour interpeller les dirigeants du groupe quant à sa mauvaise performance dans le développement d'un vaccin anti-Covid. À l'heure actuelle, Sanofi n'est parvenu à développer qu'un seul vaccin contre la maladie, et il est encore en cours d'examen aux États-Unis et dans l'Union européenne.

Parallèlement à ce vaccin, dit à protéine recombinante et développé en collaboration avec le britannique GSK, Sanofi a aussi tenté de développer un vaccin anti-Covid à ARN messager mais il a dû y renoncer. Ces échecs, qui n'ont toutefois guère affecté la performance du groupe en Bourse car son activité est loin de se limiter à ce créneau, contrastent avec la performance de concurrents comme l'américain Pfizer qui a mis sur le marché voici plus d'un an un vaccin à base d'ARN messager.

La faute à une "contraction du temps" inhabituelle

"Tout le monde nous attendait" et cet échec a été "extrêmement douloureux", a reconnu Serge Weinberg. "C'est extrêmement dommageable pour la santé publique (et) pour nous." Il a expliqué que la "culture" de son groupe s'était heurtée à une "contraction du temps" inhabituelle, mais a renouvelé sa confiance envers ses chercheurs et au directeur général, Paul Hudson.

 

La rémunération de celui-ci, quelque 11,5 millions d'euros pour 2021 en liquide et en actions, a été critiquée par certains actionnaires, mais défendue par Serge Weinberg. "On peut toujours (penser) que c'est trop mais c'est notre responsabilité (…) d'assurer à cette entreprise le meilleur leadership possible", a affirmé le président, estimant que le salaire de Paul Hudson était loin d'être élevé par rapport à ses homologues européens du secteur pharmaceutique.

Nommé en 2019, le directeur général de Sanofi "réalise pleinement ce que nous attendions de lui", a insisté Serge Weinberg. La rémunération de Paul Hudson a, en tout cas, été largement approuvée, à plus de 90% des votants.