Après une longue période passée en coma artificiel, les patients atteints d'un Covid long se réveillent complètement désorientés 1:08
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Stéphane Place, édité par Solène Delinger , modifié à
Après une longue période passée en coma artificiel, les patients atteints d'un Covid long se réveillent complètement désorientés. Au CHU de Bordeaux, la psychologue Aurélie Mollard intervient dans les services de réanimation pour les aider à gérer des états de stress post-traumatique. 
REPORTAGE

Un château de cartes qui s'effondre, un trou noir, un avant/après... C'est ce que ressentent beaucoup de patients ayant développé une forme grave du Covid, au point d'être admis ici dans le service de réanimation médicale du CHU de Bordeaux.

Une rééducation physique

"On va mettre ces patients sous support médicamenteux pour les rendre inconscients afin de pouvoir prendre en charge les différents organes qui font défaut et les suppléer", explique le docteur Benjamin Clouzeau. "Donc, il y a toute une période de leur vie dont ils n'ont pas conscience. Et parfois, quand ils en ont conscience, quand on les réveille, ils subissent à ce moment là une agression physique, psychologique très important, qui est forcément destructrice". 

Beaucoup de syndromes anxiodépressifs

Les patients subissent donc une rééducation physique après des semaines de coma artificiel mais aussi un suivi psychologique avec l'aide d'Aurélie Mollard, psychologue affecté dans les services de réanimation et de soins intensifs de l'hôpital bordelais.

"On observe beaucoup de syndromes anxiodépressifs. Il faut déjà traiter tout ce qui est symptômes de stress aigu, qui peuvent mener à des états de stress post-traumatique, s'ils ne sont pas en tout cas accompagnés au moment de la réanimation", explique-t-elle sur Europe 1. "Ca ne va pas être simplement de l'écoute".

La psychologue est aux côtés de ses patients qui ont passé plusieurs semaines en réanimation, comme cet homme qui revient tout doucement à la réalité. "Si on ne fait pas un petit tour de ménage dans la tête, on ne va pas avancer", confie-t-il sur Europe 1. "C'est très, très important". Pour certains patients touchés lors de la première vague du Covid, ce suivi psychologique se prolonge encore deux ans plus tard.