Jean-Christophe Rufin 2:30
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Manon Fossat , modifié à
Jeudi, 60.800 nouveaux cas de Covid-19 ont été diagnostiqués en France. Face à cette cinquième vague épidémique, le gouvernement a décidé vendredi de nouvelles mesures pour tenter de freiner la propagation du virus. Invité de Céline Géraud samedi, le médecin Jean-Christophe Rufin a affirmé que nous sommes désormais dans une "réalité nouvelle".

Une cinquième vague fulgurante d'épidémie de coronavirus frappe la France, portée par un variant Omicron ultra contagieux. Pour tenter de freiner sa propagation, le gouvernement a réuni vendredi un nouveau Conseil de défense sanitaire et décidé de nouvelles mesures avant les fêtes de fin d'année. Invité de Céline Géraud samedi, le médecin Jean-Christophe Rufin auteur du livre Les Flammes de pierre aux éditions Gallimard, a estimé que ce n'était plus une crise, mais bien "une réalité nouvelle". 

"65 millions de virologues en France"

"Je pense que dans l'ensemble, les choses ont été à peu près bien gérées ici [en France]. Du point de vue mondial, la maladie est en train de s'installer comme la grippe, qui revient tous les ans. Il va probablement s'installer des foyers permanents à certains endroits, qui reviendront. Il va falloir expliquer aux gens que ce n'était pas simplement une crise mais que c'est une réalité nouvelle et surtout durable", a-t-il affirmé. 

Jean-Christophe Rufin a également regretté que les médecins "parlent trop" depuis le début de la pandémie. "Je me garderais bien de donner des leçons. On entend beaucoup de sons de cloche de la part de gens qui ne sont pas forcément spécialisés. Avant que cette crise commence, l'infectiologie était un domaine à part. Aujourd'hui tout le monde est infectiologue. Il y a 65 millions de virologues en France, c'est bizarre. Donc je ne voudrais pas ajouter de la confusion", a-t-il affirmé.

Pour le médecin, qui dit avoir connu "les beaux jours de l'hôpital public" avec la réforme Debré, les hôpitaux ont été dépassés, et ce bien avant la crise sanitaire. "Ils ont été dépassés par leur rôle social. Ce sont de plus en plus des lieux où se déversent la maladie mais aussi la misère et l'exclusion. Et la crise de la médecine de ville renvoie tout vers l'hôpital", a-t-il poursuivi. "Tout ça était déjà bien établi et la pandémie en plus, c'est le coup de grâce."