A Mulhouse, même sur les marchés, on ne porte pas de masque.. 1:15
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Marion Gauthier, édité par Romane Lizée , modifié à
Dans la ville du Haut-Rhin, touchée par les mesures renforcées contre l'épidémie, les habitants refusent de se laisser inquiéter par le coronavirus. Leur plus grande crainte est justement de se laisser aller à la psychose alors que les écoles ferment et que les rencontres sportives de football sont annulées.
REPORTAGE

A Mulhouse, dans le Haut-Rhin, les habitants craignent moins le coronavirus que la psychose. Sur l'un des petits marchés de ville - qui a reçu avec soulagement l’autorisation d’ouvrir -, la vie suit son cours. La foule y est inhabituellement clairsemée mais marchands et badauds continuent d'échanger des poignées de mains et aucun ne porte de masques.

"J’ai plus de 60 ans, on me dit qu’il ne faut pas sortir, on ne voulait pas m’emmener sur le marché… Moi j’ai répondu que bien sûr que si j’allais sortir !", rit Edith, résidente du quartier, qui tire son chariot de course d’un pas pressé. "Si on doit avoir le coronavirus, on l’aura quand même." Sa petite-fille, Manon, plus inquiète, a d'abord refusé de la conduire dans le centre-ville.

"C'est beaucoup de frustrations pour un petit virus"

L’épidémie est aussi secondaire pour Wadhi, père de deux enfants dont les établissements scolaires n'ouvriront pas lundi matin. Le gouvernement a annoncé la fermeture vendredi des crèches et établissements scolaires du Haut-Rhin et de l'Oise pour 15 jours. 

"On ne sait pas encore comment on va faire, je travaille toute la semaine en journée", expose-t-il. "Il faut trouver rapidement une solution. Ça prend beaucoup trop d’ampleur : le match Strasbourg-PSG a été annulé, les rencontres sportives dans notre région aussi. Moi-même je suis arbitre de football et j’ai été obligé de rester chez moi. C’est une grande frustration pour un petit virus." Pour lui, les mesures barrières, comme se laver les mains régulièrement avec du savon et utiliser des mouchoirs à usage unique, devraient être suffisantes.