9:08
  • Copié
Antoine Terrel
Invité mercredi d'Europe 1, le chirurgien-urologue François Desgrandchamps a livré plusieurs conseils pour prendre soin de sa prostate. 
EUROPE 1 VOUS ACCOMPAGNE

C'est un organe qui reste tabou chez beaucoup d'hommes, et qui inquiète en raison des risques de maladies, 60.000 personnes étant  chaque année atteintes d'un cancer. Pourtant, il existe des moyens de prendre soin de cette glande, et ainsi réduire le risque de cancer ou d'adénome. Invité mercredi de Sans rendez-vous, sur Europe 1, François Desgrandchamps, chef du service d'urologie à l'hôpital Saint-Louis, à Paris, a livré plusieurs informations et conseils précieux. 

Adénome et cancer, que savoir de ces troubles ? 

"L'âge médian des hommes soignés pour des problèmes d'adénome est de 63 ans", indique François Desgrandchamps, qui précise toutefois qu'à partir de 50 ans, "toutes les prostates grossissent", et que l'adénome est ainsi très fréquent. "Pour un senior, c'est presque anormal d'avoir une prostate normale", dit-il encore. 

Mais si les causes de ce vieillissement de la prostate restent inconnues, certains des facteurs le favorisant sont identifiés. Premier facteur : la sédentarité, qui entraîne souvent une prise de poids chez l'homme.

"Il y a un lien entre le tour de taille et la taille de la prostate", confirme le chirurgien-urologue, les substances secrétées par la graisse pouvant être à l'origine de cette augmentation de taille. 

Le principal signe d'un adénome est une fréquente envie d'uriner, notamment la nuit. "À partir de deux fois par nuit, on peut estimer que ce n'est pas normal", explique François Desgrandchamps.  

Le cancer de la prostate tue près de 8.000 hommes par an, tandis que près de 60.000 nouveaux cas se déclarent chaque année. "On en guérit beaucoup", précise toutefois le spécialiste, rappelant que beaucoup "n'ont pas besoin d'être traités". Entre "un tiers et la moitié n'ont pas besoin d'être traités", dit-il encore, car "un cancer non-agressif n'est pas équipé pour métastaser et donc pour tuer". 

Comment prévenir les risques ? 

Concernant l'adénome, François Desgrandchamps conseille une activité physique régulière, même faible, par exemple en marchant un peu plus pour se rendre sur son lieu de travail. "L'activité physique réduit d'un quart le risque d'adénome de la prostate", explique-t-il, recommandant également de ne pas passer trop de temps devant la télévision. "Dix heures par semaine, c'est deux fois plus d’opérations d'adénome", chiffre-t-il. 

Pour le cancer, "c'est surtout au niveau de l'assiette que ça se passe", note François Desgrandchamps. Le médecin préconise donc de réduire sa consommation de "graisses saturées d'origine animale comme la viande rouge, le beurre, le fromage". En revanche, il est conseillé d'augmenter les fruits et les légumes, notamment la tomate et ses vertus antioxydantes, le brocoli et la grenade. 

Enfin, l'activité sexuelle, solitaire ou en couple, est fortement recommandée. "Plus de 20 éjaculations par mois, cela divise par deux le risque de cancer", assure encore l'urologue.